Le Sénat a voté samedi soir la réforme des retraites. Au micro de Public Sénat, Gérard Larcher s’est félicité des apports de la Chambre haute, qui devraient être au cœur des négociations en commission mixte paritaire, prochaine étape législative pour ce projet de loi.
Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, a renoncé ce samedi à défendre l’amendement qu’il portait pour accélérer l’extinction des régimes spéciaux, celui-ci n’ayant pas été retenu par l’exécutif dans le cadre de la procédure du 44-2, activée la veille. Par un effet domino, le retrait de cet amendement a aussi des conséquences plus politiciennes : il retire aux élus de gauche plusieurs heures de temps de parole. Explications.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a déclenché vendredi l’utilisation de l’article 44-3 pour accélérer les débats au Sénat sur la réforme des retraites. Le recours à cet outil constitutionnel, pour mettre fin aux tentatives d’obstruction parlementaire de la gauche, vient ponctuer trois journées d’examen marquées par de vives tensions, et l’utilisation de multiples mécanismes réglementaires pour faire avancer la discussion.
Au micro de Public Sénat, Franck Riester, le ministre des relations avec le Parlement, assure que le recours à l’article 44-3 de la Constitution pour permettre un vote unique sur l’ensemble de la réforme des retraites, permettra d’aller « au fond des débats », et de mettre fin à l’obstruction déployée par la gauche.
Le Sénat a acté le report de l’âge légal de départ à la retraite sur le dispositif des carrières longues, qui donne le droit à un départ anticipé. La Chambre haute, sous l’impulsion de la droite, a par ailleurs mis en place une extension du dispositif pour ceux ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans. La gauche a largement dénoncé la complexité de ce système et ses brèches.
Porté par la sénatrice UDI Annick Billon, ce dispositif vise à priver les parents condamnés pour maltraitance sur leur(s) enfants(s) des bonifications de retraite auxquels ils peuvent prétendre en lien, précisément, avec leurs enfants.
Sur notre antenne, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs de droite, réfute l’argument selon lequel vouloir sauver le système de retraites par répartition serait une prérogative de gauche. Le sénateur de Vendée défend notamment l’intégration d’une part de capitalisation.
Le Sénat a adopté dimanche un amendement de la droite, qui demande à l’exécutif d’étudier la piste d’une capitalisation partielle des cotisations retraite des salariés et des indépendants. Suivant ce modèle, les retraités toucheraient une pension dont le montant serait en partie déterminé par les performances financières des investissements réalisés.
Depuis le début de l’examen en séance publique de la réforme des retraites au Sénat, la gauche accumule les prises de parole pour rallonger le temps de parole, notamment sur la fin des régimes spéciaux. Face à elle, la droite a choisi de conserver le silence.
Le Sénat a commencé samedi matin l’examen du premier article du projet de loi sur la réforme des retraites, portant sur la suppression de plusieurs régimes spéciaux. Alors que les élus de gauche multiplient les prises de paroles, la majorité de droite et du centre continue de conserver le silence. Bruno Retailleau explique vouloir éviter de "tomber dans le piège" de la stratégie d’obstruction déployée par ses adversaires.
La gauche du Sénat demande un référendum sur la réforme des retraites. Si sa proposition n’a que très peu de chance d’aboutir, le mécanisme qu’elle enclenche avec cette démarche devrait repousser de plusieurs heures l’examen du projet de loi.
Invité jeudi de la matinale de Public Sénat, François Patriat, le chef de file des macronistes au Palais du Luxembourg, a adressé un avertissement aux LR, qui souhaitent durcir la copie du gouvernement sur la fin des régimes spéciaux. Pour le sénateur de la Côte-d’Or cette proposition, qui risque de crisper encore un peu plus l’opinion autour de la réforme des retraites, sera retoquée.