Mardi soir, en rejetant la candidature de Lucie Castets proposée par le Nouveau Front Populaire, Emmanuel Macron s’est donné quelques semaines pour nommer le prochain locataire de Matignon et voit d’un bon œil le pacte législatif proposé par LR. Mais la droite ne veut pas entendre parler d’une coalition. Pour l’instant.
Deux mois après la présentation de leur rapport, les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic viennent de déposer une proposition de loi riche de 20 articles. Ils proposent que ce travail transpartisan soit repris dans un projet de loi du gouvernement à la reprise de la session parlementaire.
C’est un évènement inédit qui s’est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi, le Nouveau Front Populaire a remporté 12 sièges sur 21 au Bureau de l’Assemblée nationale, la plus haute instance décisionnaire de la chambre basse. Qu’est-ce que ça va changer ?
Six mois après la décision du Conseil d’Etat demandant à l’Arcom de renforcer son contrôle en matière de respect du « pluralisme et d’indépendance de l’information » par la chaîne CNews, le gendarme de l’audiovisuel s’appuiera désormais sur un faisceau d’indices, il appréciera « s’il y a eu un « déséquilibre manifeste et durable dans l’expression des courants de pensée et d’opinion ».
Malgré un revers électoral aux dernières législatives, la candidate de la majorité sortante, Yaël Braun-Pivet a été réélue à la présidence de l’Assemblée nationale. Au Sénat, la gauche évoque « un hold-up démocratique ». Chez les LR et les centristes, c’est le soulagement de ne pas voir un membre du Nouveau Front Populaire qui domine.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé l’arrivée de 6 à 8 000 manifestants ce week-end dans les Deux Sèvres et la Vienne contre les projets de retenue d’eau pour l’agriculture. Un an après les affrontements autour du chantier de la mégabassine de Sainte-Soline, les opérations de maintien de l’ordre vont être scrutées de près, notamment par les élus écologistes dont certains se rendront sur place.
Sans accord à gauche sur le nom d’un Premier ministre potentiel, la droite tente de reprendre la main en proposant un « pacte législatif » destiné à éviter à la France une situation de blocage. La petite dizaine de thèmes axée sur le retour de l’autorité et le redressement des finances publiques trouve son origine dans les travaux de la droite sénatoriale.
La démission du gouvernement Attal va être acceptée par le chef de l’Etat sûrement demain, juste avant l’ouverture de la XVIIe législature jeudi, à l’Assemblée nationale où siégeront des membres du gouvernement élus ou réélus députés. Mais alors que la gauche peine à s’accorder pour proposer le nom d’un candidat à Matignon, le gouvernement démissionnaire est parti pour durer quelques semaines, au risque de mordre sur le principe de la séparation des pouvoirs.
Le 18 juillet, lors de l’ouverture de la nouvelle législature, les groupes politiques vont devoir déclarer noir sur blanc s’ils comptent faire partie de la majorité ou de l’opposition. Ce système déclaratif prévu par la révision constitutionnelle de 2008 permet d’accorder des droits spécifiques à l’opposition. Mais sans connaître le futur gouvernement, comment les groupes vont-ils se positionner ?
Le 18 juillet, jour de l’ouverture de la nouvelle législature, se tiendra l’élection du prochain président de l’Assemblée nationale. Une élection particulièrement incertaine au regard de la tripartition de la chambre basse. Et si la majorité sortante veut peser dans le scrutin, elle aura besoin des voix des ministres élus ou réélus à l’Assemblée. Dans l’hypothèse où la démission du gouvernement Attal était acceptée par le chef de l’Etat avant le 18, les anciens ministres pourraient-ils participer au vote ?
Si le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a été catégorique, mardi, en réunion de groupe en balayant tout accord avec la majorité sortante en vue d’un futur gouvernement, il plaide désormais pour la nomination d’un « Premier ministre d’intérêt public », que les Républicains pourraient soutenir afin « d’éviter le blocage du pays ».
Alors qu’aucune majorité ne se dessine à l’Assemblée nationale, empêchant, pour le moment, la constitution d’un nouveau gouvernement, la majorité LR du Sénat compte bien utiliser tous les moyens institutionnels pour contrecarrer un exécutif qui pencherait trop à gauche.