Alors que se tiennent mardi et mercredi les journées parlementaires des groupes Ensemble pour la République et Horizons, une incertitude planait sur la venue du Nouveau Premier ministre. Le parti d’Edouard Philippe a envoyé une invitation à Michel Barnier. Du côté du groupe Ensemble pour la République dirigé par Gabriel Attal, on semblait vouloir garder ses distances.
Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.
Dans un communiqué lapidaire, Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron indique qu’il ne votera pas de « censure automatique » contre le nouveau Premier ministre, Michel Barnier mais portera « des exigences sur le fond, sans chèque en blanc ». Edouard Philippe (Horizons) propose son « aide » au nouveau locataire de Matignon.
Plus de 50 jours de vacance du pouvoir ont débouché sur la nomination d’un Premier ministre LR, Michel Barnier. Un choix inespéré pour la droite qui sort d’un énième échec électoral et en proie aux divisions. Au Sénat où la droite est encore majoritaire avec les centristes, on se félicite du choix de l’homme d’expérience, présenté comme un rassembleur et un négociateur hors pair.
Après des semaines de tractations, le choix d’Emmanuel Macron pour succéder à Gabriel Attal à Matignon s’est porté sur Michel Barnier. Un homme de droite avec de l’expérience. Ancien ministre de Jacques Chirac, et Nicolas Sarkozy, commissaire européen… Il a été aussi candidat à la primaire LR pour la dernière élection présidentielle.
Le procès retentissant des viols de Mazan fait prendre conscience de l’ampleur du phénomène de la soumission chimique. Une mission gouvernementale sur ce sujet avait été lancée en avril avec à sa tête la députée Modem, Sandrine Josso, elle-même victime de ce procédé. Les travaux ont été stoppés avec la dissolution. La parlementaire s’apprête à envoyer un courrier au chef de l’Etat pour qu’elle reprenne au plus vite.
A l’approche de la nomination d’un Premier ministre, le patron de la droite sénatoriale a publiquement fait part de son souhait de voir Xavier Bertrand accéder à Matignon avec pour condition l’application du « pacte législatif » de LR présenté il y a deux mois.
Ce mardi, en début d’après-midi les sénateurs LR se sont entretenus en visioconférence pour évoquer la piste chaude du moment à Matignon, celle de Xavier Bertrand. Les élus ont soutenu cette hypothèse dans la mesure où le président de la région Hauts-de France appliquerait « le pacte législatif » de LR. La ligne d’indépendance du parti et l’exclusion de toute coalition avec le camp macroniste mises en avant la semaine dernière, n’étaient plus à l’ordre du jour.
A Levens, dans son fief des Alpes Maritimes, Éric Ciotti, toujours président de LR, a lancé devant ses partisans sa propre formation politique baptisée Union des droites pour la République (UDR). Pas de quoi émouvoir les Républicains « canal historique ».
L’enquête Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le CEVIPOF et l’Institut Montaigne » réalisée après les dernières élections législatives fait état d’une très large défiance des Français envers leur personnel politique et leurs institutions. L’étude montre aussi le manque de volonté de compromis des électeurs de chaque bloc dans la constitution d’une coalition.
Agriculture, justice, éducation, logement, institutions… De nombreux textes de loi sont en souffrance depuis la dissolution et dans l’attente d’un prochain gouvernement. Tour d’horizon des chantiers du futur exécutif.
Les ténors des Républicains sont ressortis « déçus » de leur entrevue avec le chef de l’Etat dans le cadre de nouvelles consultations pour former un gouvernement. Laurent Wauquiez, Annie Genevard et Bruno Retailleau ont de nouveau exclu toute participation à une coalition gouvernementale et demandent à Emmanuel Macron de s’engager sur les propositions de leur pacte législatif. Une ligne d’indépendance qui ne fait pas l’unanimité chez les parlementaires de droite.