Sa nomination ayant déclenché la colère des Républicains, et la chute accélérée du Premier ministre et de ses ministres tout juste désignés, Bruno Le Maire a finalement annoncé hier en fin d’après-midi renoncer au ministère des Armées. Il affirme n’être qu’un « prétexte ». Il s’explique sur Brut.
La composition du gouvernement de Sébastien Lecornu s’est attiré les foudres des oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en raison, notamment, du maintien de nombreux ministres aux mêmes portefeuilles. Par ailleurs, le retour de Bruno Le Maire, nommé aux Armées après avoir passé sept ans à Bercy, semble cristalliser la colère de l’ensemble de la classe politique au-delà du bloc central.
Insatisfait par la composition du nouveau gouvernement, qui reprend largement l’architecture du précédent, Bruno Retailleau, le patron des LR annonce la convocation d’un « comité stratégique des Républicains ». Outre la place accordée aux troupes LR au sein de l’exécutif, le retour de Bruno Le Maire au gouvernement est à l’origine de nombreuses crispations à droite. Explications.
L’équipe gouvernementale autour de Sébastien Lecornu a été dévoilée ce dimanche soir. Dix-huit nominations, la plupart des ministres démissionnaires ont été reconduits. Au premier rang desquels le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, garde des Sceaux ou encore Rachida Dati à la Culture. Roland Lescure est nommé au ministère de l’Economie.
L’ancien ministre de l’Economie, en responsabilité de 2017 à 2024, a largement plaidé pour la stabilité du cadre actuel dans lequel évoluent les entreprises. Bruno Le Maire a mis en garde contre toute tentation de « rabot général » dans les aides aux entreprises, dans un contexte international totalement chamboulé par les droits de douane américains.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député LIOT et rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée nationale Charles de Courson s’est exprimé sur l’état des finances publiques en France et a pointé du doigt la responsabilité de l’ancien ministre de l’Économie, alors que l’enquête sur le dérapage du déficit public se poursuit à la Chambre basse.
Dans la foulée de la publication du rapport du Sénat sur le déficit, quatre anciens membres du gouvernement, parmi lesquels, Bruno Le Maire ont dénoncé « un réquisitoire d’opposants politiques, truffé de mensonges ». Le président socialiste de la commission des finances, Claude Raynal leur répond.
Une défense en rang serré de Bruno Le Maire, Gabriel Attal, Elisabeth Borne et Thomas Cazenave. Un brief a été organisé au dernier moment pour dénoncer les conclusions au vitriol du rapport d’information du Sénat sur le déficit. « Ce n’est pas un rapport, c’est un réquisitoire d’opposants politiques, truffé de mensonges, d’approximations et d’affirmations spécieuses », attaque l’ex-ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. « Il faut qu’on garde nos nerfs », répond le sénateur Jean-François Husson, « plutôt que s’engager dans des polémiques ».
Les conclusions du rapport d’information du Sénat sur le dérapage du déficit public sont sans appel : « Irresponsabilité budgétaire », « double discours », « un attentisme et une inaction dommageables », « mystification », « sentiment général d’irresponsabilité et de déni collectif »… Les mots sont durs pour les gouvernements précédents.
Pour le président (PS) de la commission des finances, en faisant preuve de solidarité avec l’exécutif, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances endosse sa responsabilité sur la dégradation des finances publiques. Le sénateur considère également qu’il est « extrêmement grave » d’avoir repoussé les décisions dures, « pour des raisons de nature purement politicienne », dues aux élections européennes.
L’ancien ministre de l’Économie et des Finances était entendu ce jeudi matin par la commission des finances du Sénat. Après des mois de dégradation de l’estimation du déficit 2024, les sénateurs voulaient savoir les éléments dont disposait alors le gouvernement. Retrouvez les temps forts de l’audition de Bruno Le Maire via ce live.
L’ancien ministre de l'Économie et des Finances sera auditionné au Sénat jeudi, dans le cadre d’une mission d'information sur l’aggravation du déficit public, à plus de 6% du PIB d’ici la fin de l’année. Les ex-Premiers ministres Gabriel Attal et Élisabeth Borne seront également interrogés dans les prochains jours par la Chambre haute.