Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en campagne pour être élu à la tête des Républicains. D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, le ministre de l’Intérieur est considéré par les Français comme un meilleur candidat pour LR que Laurent Wauquiez dans la perspective de l’élection présidentielle. Il remporte aussi l’adhésion de l’ensemble des Français interrogés par rapport à son concurrent (31% contre 17%).
Après le meurtre d’un homme à la mosquée de La Grand-Combe (Gard), vendredi, « la piste de l'acte antimusulman et islamophobe est privilégiée », a indiqué le procureur de la république d’Alès, sans écarter d’autres hypothèses. « Dans ce contexte, les personnes en France de confession musulmane ont peur », s’inquiète ce lundi Manuel Bompard, invité de la matinale de Public Sénat. Le coordinateur national de La France insoumise, qui a participé à rassemblement à Marseille en hommage à la victime, dénonce aussi « la manière qu'a Bruno Retailleau d'alimenter en permanence (...) une forme d'obsession contre les musulmans en France ».
Les Républicains ont plus que doublé leur nombre d’adhérents, à un mois du vote qui doit départager Laurent Wauquiez de Bruno Retailleau pour la présidence du parti. L’Ile-de-France rassemble le quart des militants, l’ancienne région de Laurent Wauquiez plus de 16 %. Dans son fief de la Haute-Loire, « on est passé de 200 à plus de 2000 adhérents », revendique le sénateur Laurent Duplomb. « Les fiefs vont s’égaliser, c’est le reste de la France qui fera la différence », selon Max Brisson, soutien du ministre de l’Intérieur.
Le sénateur LR Roger Karoutchi, soutien de Bruno Retailleau dans la campagne pour la présidence de LR, a estimé que la proposition de Laurent Wauquiez d’enfermer les étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon n’était pas « sérieuse », ni « faisable ».
C’est d’abord avec une forme d’amusement, puis d’étonnement, que la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat a reçu à trois reprises sa carte de membre des LR. Une simple « erreur » isolée, assure la secrétaire départementale LR du Lot-et-Garonne. « L’anecdote » reste néanmoins symptomatique de « la désorganisation » qui touche le parti depuis le départ d’Eric Ciotti avec pertes et fracas… et fichiers.
La campagne interne des LR vient de connaître un moment de tension autour du nombre de parrainages revendiqué. Dans le camp Retailleau, où on pense aussi à 2027, certains y voient « un symptôme de fragilité » des pro-Wauquiez. « Il ne faut pas enterrer Laurent trop vite », met en garde un soutien du député. Surtout que dans ce scrutin, ce sont les militants qui votent.
Devant le Sénat, le ministre de l’Intérieur a dénoncé l’antisémitisme « d'une extrême gauche très sectaire », après la publication par LFI d’une affiche polémique, figurant l’animateur Cyril Hanouna avec des codes visuels similaires à ceux des années 1930. « Qui, dans ce parti, s’est excusé ? », a-t-il lancé.
La ligne dure défendue par le ministre de l’Intérieur vis-à-vis de l’Algérie, qui refuse les expulsions ordonnées par la France, clive profondément au Sénat. La droite sénatoriale soutient sans hésitation son ancien président. En face, les socialistes craignent une « escalade » sans résultats.
A deux mois du scrutin interne l’opposant à Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau a déposé sa candidature pour prendre la tête de LR. Son directeur de campagne revendique plusieurs milliers de soutiens parmi les adhérents ainsi qu’une centaine de parlementaires.
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les refus de réadmission de la part de l’Algérie lorsqu’il s’agit de ses ressortissants faisant l’objet d’une mesure d’éloignement. « Nous devons être intransigeants sur la sécurité de nos compatriotes ».
Dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger, le Sénat a débattu de l’accord migratoire franco-algérien de 1968. À l’initiative de l’échange, les sénateurs LR dénoncent un accord « totalement déséquilibré ». De son côté, le gouvernement entend le renégocier, pour durcir les conditions de l’immigration familiale au profit d’une immigration plus qualifiée.
Les Républicains sont à l’initiative d’un débat parlementaire, organisé au Sénat ce mardi 4 mars, sur l’accord migratoire franco-algérien de 1968. Alors que les relations entre Paris et Alger sont très tendues, la droite veut en finir avec ce texte. Si le gouvernement se divise sur cette question, Emmanuel Macron a marqué son opposition à une simple dénonciation mais se dit favorable à une « renégociation ».