Après un signalement de Bruno Retailleau au parquet pour apologie du terrorisme visant l’eurodéputée LFI Rima Hassan, deux ministres se sont interrogés sur les possibilités de déchoir l’élu de sa nationalité française. Une possibilité que ne permet pas le droit dans ce cas précis, comme l’a rappelé Bruno Retailleau.
La crise diplomatique ouverte entre la France et l’Algérie s’est ravivée le week-end dernier après l’attaque de Mulhouse, commise par un Algérien soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Ce qui est attendu, c'est que quand on prononce des OQTF, on puisse enfin parvenir à les appliquer », souligne Patrick Mignola, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. Mais le responsable appelle à « réinstaurer un travail dans la durée » avec Alger.
Si Bruno Retailleau peut compter sur une très grande majorité des sénateurs LR derrière lui, à commencer par Gérard Larcher, Laurent Wauquiez devrait pouvoir s’appuyer sur une majorité de députés LR. En revanche, le match des personnalités semble pencher pour l’heure en faveur du ministre de l’Intérieur. Si les soutiens ne font pas l’élection, ils peuvent être autant de relais, en vue du vote des militants.
Mercredi, le Premier ministre, François Bayrou va convoquer un comité interministériel de contrôle de l’immigration. Mise en place en 2005, cette instance vise à réunir les membres du gouvernement pour coordonner leur action sur la mise en œuvre de la politique migratoire. Malgré la crise diplomatique en cours, Beauvau assure que le Comité ne sera pas consacré spécifiquement à l'Algérie.
Largement impopulaire depuis sa nomination à Matignon, François Bayrou est désormais frappé de plein fouet par les révélations sur des accusations de violences sexuelles dans un établissement privé du Béarn. Dans le même temps, son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en pleine campagne pour la présidence de LR, enregistre une impressionnante percée, en particulier chez les électeurs de droite.
L’élection du futur président des Républicains se tiendra les 17 et 18 mai. À la fois ministre et candidat, Bruno Retailleau assure que la guerre des chefs « ne viendra pas de lui ». En face, Laurent Wauquiez, qui espérait s’imposer naturellement à la tête du parti, répète que cette fonction n’est pas compatible avec l’agenda d’un ministre.
Les responsables du parti de droite se sont réunis ce jeudi matin. Ils ont décidé que les adhérents LR éliront leur nouveau président d’ici trois mois, alors que Bruno Retailleau défendait un calendrier plus serré, sur fond de guerre de chefs avec Laurent Wauquiez.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas se déclare en faveur de la candidature du ministre de l’Intérieur à la présidence du parti Les Républicains. Bruno Retailleau « veut porter une espérance pour la droite », et aujourd’hui au gouvernement, il en a « la légitimité », estime-t-elle.
Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…
Invité de France Inter, le ministre de l’Intérieur a été pris à partie par un magistrat du tribunal de Melun. Le magistrat a pointé la responsabilité de Bruno Retailleau et du groupe LR du Sénat dans la disposition du texte de loi que le tribunal a appliqué pour annuler l’OQTF visant l’influenceur algérien Doualemn.
Dans un courrier adressé aux militants Les Républicains, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau indique qu’il briguera la présidence de son parti. Alors que l’ancien sénateur a le vent en poupe dans les enquêtes d’opinion depuis sa nomination au gouvernement, cette annonce pourrait contrarier les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez, le patron des députés de la Droite républicaine, qui a pris en main la refondation du parti.
A l’issue d’une séance houleuse où les députés ont adopté une proposition de loi visant à restreindre une nouvelle fois le droit du sol à Mayotte, l’immigration est revenue au premier plan de l’agenda du gouvernement. Reste à s’entendre sur la forme et le fond.