Après avoir menacé vendredi dernier d’imposer 50 % de taxes sur les produits européens, le président américain et la présidente de la Commission européenne ont annoncé un délai jusqu’au 9 juillet pour négocier. Pour l’économiste Vincent Vicard, cette « imprévisibilité » de Donald Trump vise avant tout à tester la capacité des Européens à « faire front » et à « répondre de manière collective ».
La commission des finances du Sénat a auditionné des économistes spécialistes du commerce international pour évaluer « l’impact macroéconomique de la politique commerciale américaine » sur l’économie française. S’ils jugent que les effets des droits de douane américains vont rester « modérés », ils redoutent l’impact de la concurrence chinoise.
Les décisions de Donald Trump d’augmenter les droits de douane ont bouleversé les marchés financiers. Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), président du Forum de Paris sur la paix, et coordinateur des instituts Jacques Delors, analyse le phénomène sur le plateau d’Ici L’Europe, interrogé par Caroline de Camaret.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, évoque une taxe sur les revenus publicitaires des Gafam, en cas d’échec des discussions avec Trump sur les droits de douane. « Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds », soutient la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Mais pour Ophélie Coelho, chercheuse à l’Iris, nous risquons d’être les « perdants ». Elle défend plutôt le développement de nos propres solutions autour du « logiciel ».
ENTRETIEN. Devant « la pression des marchés financiers », Donald Trump recule pour l’heure sur les droits de douane. « Un nouveau signe de son imprévisibilité », selon l’économiste Stéphanie Villers, qui affirme que « Trump est en train vraiment de déstructurer le commerce mondial ».
Invité de la matinale de Public Sénat, le directeur général par intérim de la Caisse des dépôts s’est exprimé sur l’impact des annonces de Donald Trump sur l’économie française, mais également l’épargne des Français. « Le livret A est garanti par l’Etat, il n’y a aucun risque en capital », a-t-il rappelé.