Lundi dernier, quelques jours après la publication sur un site d’extrême droite d’une liste d’avocats à « éliminer », ce même site, hébergé en Russie, a appelé à tuer plusieurs personnalités de gauche et un avocat. Pour Ian Brossat, sénateur communiste de Paris visé par ces menaces de mort, « tout cela montre le vrai visage de l’extrême droite ».
Le 3 juillet, un site d’extrême-droite a publié une liste de noms d’avocats qui avaient signé une tribune contre le RN, intitulée « Liste (très partielle) d’avocats à éliminer ». Elle a provoqué l’indignation unanime de la profession et du ministre de la Justice. Cette liste, publiée entre deux tours de législatives très tendues, revêt un caractère encore plus symbolique, alors que se pose la question de la potentielle arrivée au pouvoir du Rassemblement national à l’issue du scrutin de dimanche.
Ce 26 juin, la porte-parole du gouvernement a annoncé la dissolution en conseil des ministres de trois structures d’extrême droite et d’une association islamiste. Le ministre de l’Intérieur avait déjà annoncé il y a une semaine son intention de dissoudre le GUD Paris.
Derrière le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration ou encore l’international, l’écologie se retrouve reléguée parmi les sujets les moins mis en avant par les différents candidats aux législatives, ce qui n’empêche pas des divergences très profondes entre les trois principales coalitions en campagne
Le député de la Somme, fort du leadership acquis ces derniers jours grâce à l’impulsion du Nouveau Front Populaire, s’affirme comme une voix indépendante des insoumis auprès desquels il a toujours siégé, au risque de se couper d'une bonne partie d'entre eux
Le RN remporte l’élection européenne, en terminant largement en tête du scrutin, faisant plus du double du score de la majorité présidentielle. C’est même le record pour le parti d’extrême droite lors d’un scrutin national, hors second tour de la présidentielle. Pour Jordan Bardella et Marine Le Pen, ces résultats ouvrent la voie de 2027.
A seulement trois jours d’un scrutin où les sondages donnent la liste de la majorité présidentielle très loin derrière le RN, le chef de l’Etat a appelé les électeurs au « sursaut », alors qu’« on voit monter partout en Europe l’extrême droite ». « Cet accaparement des médias est extrêmement problématique », réagit Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat.
Largement en tête des sondages en France, le parti de Jordan Bardella pourrait rencontrer des difficultés pour se faire une place au Parlement européen après les élections du 9 juin. Entre conflits partisans et divergences idéologiques, l’extrême droite européenne est en pleine recomposition.
Alors que le compromis est la règle en Europe, la tête de liste LR aux européennes assume de voter « très souvent » au Parlement européen avec des « collègues du groupe ECR », l’un des deux groupes d’extrême droite, où siège le parti de Giorgia Meloni. La première ministre italienne pourrait se retrouver au centre des discussions au lendemain du scrutin. Au sein des LR, la prudence reste de mise, mais certains, comme Julien Aubert, vice-président du parti, plaident pour « s’allier avec ECR ».
Samedi 11 mai, plusieurs centaines de militants d’extrême droite radicale ont pu défiler dans Paris, après l’autorisation de leur rassemblement par le tribunal administratif. Il y a un an, Gérald Darmanin demandait pourtant aux préfets l’interdiction systématique de ces manifestations. Pour le juriste Serge Slama, cette nouvelle mobilisation illustre « une forme de passivité » de l’État face à ces groupuscules.
[SERIE] Le Parlement européen raconté par ses eurodéputés. Pour mieux comprendre le travail à Bruxelles et Strasbourg, la parole à ceux qui font vivre l’institution : les eurodéputés. Thierry Mariani pointe un Parlement qui « donne des leçons à la planète entière », dénonçant « les sanctions européennes sur la Russie, des choix ruineux ». L’élu d’extrême droite sent que ses idées « ont progressé » dans l’institution européenne.
Si l’on s’attend à une poussée de l’extrême droite lors des élections européennes du 9 juin, difficile de prévoir son influence à venir. Aujourd’hui divisée en deux groupes, l’un fréquentable, l’autre très isolé, une partie de la droite radicale européenne pourrait toutefois trouver des terrains d’entente avec le PPE.