Après vingt et un mois de guerre dans la bande Gaza, le cap de 60 000 morts vient d’être franchi. Morts sous les bombardements ou morts de faim, un tiers de la population passe aujourd’hui plusieurs jours sans manger. Depuis dimanche, Israël a autorisé le largage de nourriture dans la bande de Gaza. Mais les ONG humanitaires estiment que cela ne suffira pas à faire face à la famine rampante qui ravage le territoire.
Ce jeudi 24 juillet, le président de la République a fait part de son intention de reconnaître officiellement l’État de Palestine en septembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Retour près de onze ans en arrière, le 11 décembre 2014, quand le Sénat avait adopté une résolution invitant le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine.
La France va reconnaître l'Etat de Palestine en septembre à l'ONU, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron, espérant créer une dynamique collective en ce sens, une décision aussitôt décriée par Israël comme une « récompense de la terreur » et « fermement » rejetée par les Etats-Unis.
La Société des journalistes de l’Agence France Presse craint pour la vie de ses reporters à Gaza. Reçu par le président du Sénat Gérard Larcher ce 22 juillet, Fabrice Fries, le PDG de l’AFP a alerté sur la situation de ses journalistes dans l’enclave palestinienne.
Auditionnée par la commission des affaires étrangères, l’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira est revenue sur la situation en cours dans la bande de Gaza qu’elle qualifie « d’apocalyptique ». Elle alerte sur la nécessité d’un cessez-le-feu et exhorte les Européens et les organismes internationaux à « imposer la paix ».
À Paris, responsables de gauche – Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel -, ONG et associations ont appelé ce mardi 17 juin d’une seule voix la France à reconnaître officiellement l’État de Palestine. Un geste présenté comme « un impératif moral, une nécessité politique et une exigence stratégique ».
Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale a analysé la stratégie politique et militaire de Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza. Si Jean-Louis Bourlanges refuse de parler de génocide, il a dénoncé « l’élimination physique de la population de Gaza », et ce par « un instrument terrifiant, qui est la famine ».
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre, François Bayrou a dénoncé le terme « d’otages » pour qualifier les membres d’équipage du voilier humanitaire Madleen, parmi lesquels l’eurodéputée Rima Hassan, arraisonné en début de semaine par Israël. Une réponse qui a provoqué la colère du groupe communiste qui a quitté l'hémicycle.
Huit des douze membres de l’équipage du navire humanitaire « Madleen » sont encore détenus sur le territoire israélien après avoir refusé de signer leurs actes d’expulsion. Leurs avocats défendent qu’étant entrés sur le territoire israélien contre leur gré, ils ne peuvent pas être accusés d’y être entrés illégalement. Ils devraient être détenus encore quelques jours avant leur expulsion.
Selon le dernier baromètre Odoxa, 74 % des personnes interrogées soutiendraient la prise de sanctions contre Israël en cas de poursuite de l’offensive contre Gaza. 63 % des sondés se disent également favorables à une reconnaissance de l’Etat de Palestine.
La pression internationale s’accentue ces derniers jours pour pousser Israël à interrompre son offensive meurtrière sur Gaza. Après plus d’un an et demi de guerre, le Premier ministre Benyamin Netanyahou est toujours en poste, soutenu par ses alliés issus de plusieurs formations d’extrême-droite. Ses partenaires, essentiels à sa survie politique, menacent de quitter sa coalition en cas de cessez-le-feu. Dans le même temps, l’opposition, divisée, ne parvient que péniblement à faire entendre sa voix.
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre a rappelé l’action de la France et de l’Union européenne pour faire cesser la « situation humanitaire effroyable » de Gaza.