Le gouvernement de François Bayrou a survécu à deux motions de censures, déposées par La France insoumise sans le soutien des députés socialistes. Sur le plateau de Parlement Hebdo, Aurélie Trouvé accuse le PS d’ « offrir un boulevard au gouvernement pour aller vers les idées de l’extrême droite ».
Le président du groupe centriste au Sénat se félicite que les députés socialistes aient renoncé à censurer le gouvernement de François Bayrou sur le vote du budget 2025. Hervé Marseille plaide maintenant pour aller « plus loin », avec la conclusion d’un « contrat sur plusieurs mois » entre le PS et le gouvernement.
Outre les textes en cours d’examen au Parlement, comme celui sur l’agriculture ou le narcotrafic, le gouvernement entend avancer sur la fin de vie d’ici le mois de juin. Pour le prochain budget, François Bayrou a pour objectif « la réforme de l’Etat ». Pour trouver des pistes d’économies, il compte s’appuyer sur la commission d’enquête des sénateurs LR sur les agences. Faute de majorité, l’exécutif mise aussi sur les textes d’initiative parlementaire.
Alors que la commission mixte paritaire sur le budget 2025 vient d’aboutir à un accord, le socialiste Rémi Féraud affirme que les négociations se poursuivent entre son parti et le gouvernement pour éviter la censure. L’exécutif devra faire des efforts « surtout en matière de dépenses », juge le sénateur.
Face à la polémique, suscité au PS par les propos de François Bayrou, le premier ministre a tenté, devant le Sénat, de rassurer les socialistes, insistant sur « l’intégration », qu’il appelle à « reconstruire ». « On ne retient dans cette expression que le mot de submersion et non celui de sentiment », souligne le ministre Patrick Mignola, qui a lu la réponse du locataire de Matignon. « Déçu », le socialiste Patrick Kanner lui « demande encore des efforts ».
Alors que le « conclave » des partenaires sociaux sur la réforme des retraites s’ouvre ce vendredi, Jérôme Guedj pose les conditions d’une censure des socialistes à la suite des négociations. Pour le député, la question de l’âge légal reste « la clé de voute » du débat. Si le Premier ministre ne propose pas au Parlement de revenir dessus, il risque la censure.
Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
A quelques heures du discours de politique générale, le premier ministre a commencé à donner ses arbitrages aux présidents des groupes du socle commun.
Dans la dernière ligne droite avant le discours de politique générale de François Bayrou, les LR mettent la pression sur le premier ministre. En cas de suspension de la réforme des retraites, exigée par la gauche, « ce sera sans la Droite républicaine », prévient Laurent Wauquiez. Ce serait « une absurdité sans nom » pour Roger Karoutchi. « On a du poids et on ne peut pas nous écarter des discussions », prévient le sénateur LR Philippe Mouiller.
Réunis à Rennes pour leurs journées parlementaires, députés et sénateurs écologistes dessinent ensemble leurs lignes rouges. Sans abrogation de la réforme des retraites, renforcement du volet environnement du budget et nouvelles mesures de justice fiscale, le nouveau gouvernement risque la censure. Une position qu’ils partagent avec le reste de la gauche, même s’ils reconnaissent des divergences de méthode.
Plusieurs sessions de négociations ont eu lieu ces derniers jours entre les différentes forces de gauche et le gouvernement pour trouver un accord sur le budget. Au cœur des discussions : la réforme des retraites. Le gouvernement de François Bayrou peut-il revenir sur l’âge légal de départ, fixé à 64 ans par la réforme de 2023 ? « La porte est ouverte, (...) il n’y a pas de tabou », a lancé ce jeudi la ministre de la Transition écologique.
Le député (PS) de l’Essonne Jérôme Guedj demande ce mercredi matin sur Public Sénat de nouvelles « avancées » en échange de la contrepartie de la « stabilité » du gouvernement de François Bayrou. Pour l’élu, « il n’y a pas le choix » que d’aboutir à un accord de non-censure. Parmi les revendications des socialistes, il met en avant la volonté de plus de « justice fiscale pour financer les services publics ».