La guerre a été déclarée avec l'invasion du pays par la Russie dans la nuit du 23 au 24 février 2022. Trois ans de conflit qui obligent les Européens à repenser la défense du continent, après le rapprochement du Président américain Donald Trump avec Vladimir Poutine et l'annonce d'une pause de l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine. Décryptages, analyses, réactions politiques...Retrouvez ici tous nos articles sur la guerre en Ukraine.
La ligne suivie par Donald Trump, qui se rapproche de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, place le RN dans une situation ambiguë. Si le parti apprécie à la base le président américain, il commence à prendre quelques distances. « On sent bien que le sujet les embarrasse. Car il est impossible de donner raison sur toute la ligne à Donald Trump », selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Ils ne sont pas à l’aise », résume le politologue Pascal Perrineau.
Alors que le président américain fait pression sur l’Ukraine pour négocier rapidement un cessez-le-feu avec la Russie, la perspective d’un accord de paix semble encore lointaine, estime le général Dominique Trinquand.
Le patron des sénateurs Horizons, Claude Malhuret a vu sa violente charge prononcée contre Donald Trump et Elon Musk lors d’un débat au Sénat sur la guerre en Ukraine devenir virale sur les réseaux sociaux cumulant des millions de vues dans le monde. « Ça démontre à quel point la colère contre l’administration américaine est sous-estimée », observe-t-il.
Les dirigeants européens ont donné leur feu vert pour muscler la défense de l’UE, face à la menace russe et au désengagement américain. Ces investissements massifs devront être financés sans hausse d’impôts en France. Un point qui divise le sénateur LR Christian Cambon et la députée écologiste Léa Balage El Mariky, sur le plateau de Parlement Hebdo.
Emmanuel Macron a estimé qu’il était nécessaire d’aller vers de « nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires » pour la défense. Le gouvernement pourrait activer plusieurs leviers, mêlant fonds publics et capitaux privés.
La France et le Royaume-Uni, militent conjointement pour l’envoi de troupes européennes en Ukraine, une fois la paix conclue. L’objectif : sécuriser la ligne de contact entre l’Ukraine et la Russie (environs 1500 kilomètres) et les infrastructures stratégiques, pour dissuader Vladimir Poutine d’attaquer à nouveau. Volodymyr Zelensky estime qu’il faudrait 200 000 soldats étrangers pour cela, mais les moyens européens sont bien en deçà. Explications.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, propose de financer une bonne part de son plan de 800 milliards d’euros en déclenchant la clause dérogatoire du pacte de stabilité et de croissance, qui permet de ne pas respecter les règles des 3 % de déficit, le temps de faire face à des dépenses exceptionnelles. Le sujet est discuté par les chefs d’Etat européen à Bruxelles.
Réuni ce jeudi à Bruxelles pour un Conseil européen extraordinaire, les dirigeants des 27 Etats membres vont s’entretenir sur la défense européenne et la continuité du soutien militaire à l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est également présent dans la capitale belge.
Invité de la matinale de Public Sénat, Claude Malhuret est revenu sur la situation internationale, et a dénoncé la position du RN et de LFI sur l’aide à l’Ukraine. Le président du groupe Les Indépendants au Sénat a aussi estimé que Trump serait de moins en moins soutenu par les Américains.
Même si elle comportait peu d’annonces, l’allocution du président de la République a largement convaincu les sénateurs. À gauche, un point de vigilance demeure : Emmanuel Macron souhaite investir dans la défense, « sans augmenter les impôts ». Une annonce qui fait craindre de nouvelles coupes budgétaires.
Devant les sénateurs, le ministre des Armées a donné « un chiffre, pour montrer que l’économie de guerre fonctionne » : « Entre 2026 et 2030, désormais, les industries françaises uniquement en matière de munitions pourront absorber 7 milliards d’euros de commandes qui n’ont pas encore été passées, soit pour nous même soit pour de l’export. » Une annonce bienvenue, alors que les Etats-Unis ont suspendu leur soutien militaire à l’Ukraine et se désengagent massivement de la défense européenne. « Jusqu’à présent, nous avions quand même de grosses inquiétudes quant à nos stocks, cela signifie qu’ils ont été renfloués et que nous serions également en capacité de les partager », salue la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret, qui avait interrogé le ministre à ce sujet lors des questions d’actualité au gouvernement de ce 5 mars. « On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver » Si la sénatrice se dit rassurée, elle estime tout de même qu’il faut aller plus loin vers l’économie de guerre. « Nous avons l’obligation de produire beaucoup plus, aucune usine française n’a été réquisitionnée comme c’est le cas en Russie, pour produire des équipements militaires. On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver », souligne la sénatrice. Au niveau européen, des initiatives sont lancées pour renforcer la défense des 27 et s’émanciper des Etats-Unis. La Commission européenne vient d’annoncer un plan de 800 milliards d’euros pour « réarmer l’Union européenne ». Un sommet extraordinaire de soutien à l’Ukraine est également prévu à Bruxelles ce 6 mars.
La présidente du groupe communiste du Sénat reproche au ministre Jean-Noël Barrot d’avoir fait « une caricature » des propos des sénateurs de son groupe. « Nous dénonçons l’attitude de Poutine, qui est responsable de cette guerre », soutient Cécile Cukierman. Mais elle défend « un nouvel ordre mondial qui veut faire la paix dans le monde et non la guerre dans le monde ».