Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères a analysé le conflit qui secoue le Moyen-Orient depuis plusieurs jours, après les attaques israéliennes sur des sites stratégiques et militaires iranien, vendredi dernier. Pour Jean-Louis Bourlanges, Israël s’est trompé de méthode, et aurait dû engager des « négociations multilatérales ».
Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale a analysé la stratégie politique et militaire de Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza. Si Jean-Louis Bourlanges refuse de parler de génocide, il a dénoncé « l’élimination physique de la population de Gaza », et ce par « un instrument terrifiant, qui est la famine ».
Après l’attaque d’Israël, dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Iran a répliqué par une salve de drones et de missiles pour tenter de percer les défenses antiaériennes. Les échanges de tirs ont causé la mort de plus de 250 personnes. Pour le chercheur Etienne Marcuz, spécialiste de l’armement, les deux pays vont chercher à « s’épuiser » via des stratégies militaires divergentes, mais à tous points de vue, dévastatrices.
Depuis les premières frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens, la France a reconnu le droit d’Israël à se défendre. Dans un contexte de dégradation des relations diplomatiques entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, la France n’a, toutefois pas encore, participé aux opérations de défense de l’Etat hébreu.
Les bombardements israéliens sur une série de sites iraniens durant la nuit écoulée viennent questionner l’état de la relation entre Washington et l’État hébreu, qui ont connu une série de hauts et de bas lors des derniers mois. Ce vendredi, Donald Trump a choisi de mettre la pression sur Téhéran.
Cette nuit, Israël a frappé à de nombreuses reprises des sites nucléaires et des dirigeants de l'armée iranienne en justifiant une « menace nucléaire ». L’Iran a riposté avec une centaine de drones lancés vers le territoire israélien. Les attaques se sont poursuivies dans la journée. Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Iran, la justification d’Israël n’est qu’une « façade » et vise à occulter la question palestinienne. Selon lui, cette série d'attaques va renforcer l’isolement d’Israël. Entretien.
Les frappes israéliennes contre des sites militaires et nucléaires en Iran jeudi soir menacent un peu plus la stabilité au Moyen Orient. Au Sénat, les élus s’inquiètent de la réaction en chaîne de cette offensive d’ampleur.
Israël a invoqué la menace nucléaire pour justifier une série d’importants bombardements sur le sol iranien. Accusée de ne plus respecter depuis plusieurs années l’accord conclu en 2015 sur ses capacités nucléaires, Téhéran disposerait désormais du matériel nécessaire à la construction d’une bombe, selon des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot souligne que la France « suit avec la plus grande attention l’évolution de la situation au Moyen-Orient ». Il appelle à la mobilisation de « toutes les voies diplomatiques » pour « désamorcer les tensions ».
Israël a mené vendredi, dans la nuit, une série de frappes aériennes contre l’Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Au moins deux dirigeants des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, ont été tués dont son chef, le général Hossein Salami. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien.
Auditionné par le Sénat, ce mercredi 11 juin, Joshua Zarka l’ambassadeur d’Israël devant le Sénat a estimé que la reconnaissance annoncée de l’Etat palestinien par la France pourrait avoir un impact sur la sécurité d’Israël. Il a par ailleurs vivement réfuté les accusations de « génocide », sans contester pour autant le chiffre de 50 000 morts, régulièrement cité côté palestinien.
Sur les six membres d’équipage de nationalité française qui se trouvaient à bord du voilier humanitaire Madleen, arraisonné en début de semaine par Israël, deux sont déjà rentrés en France. Les quatre autres, parmi lesquels l’eurodéputée Rima Hassan, contestent le fait d’être entrés illégalement sur le territoire hébreu. « Le but est de les mettre dans un avion pour la France le plus vite possible », a fait savoir Joshua Zarka, ambassadeur d’Israël en France ce mercredi 11 juin, à l’occasion d’une audition au Sénat.