À l’occasion des journées parlementaires des Républicains, députés et sénateurs font le point sur leur stratégie de participation au gouvernement de Michel Barnier. Pour Marc-Philippe Daubresse, le nouveau Premier ministre gouvernera avec les « priorités législatives » de son parti.
Les dirigeants du parti Les Républicains seront consultés, une nouvelle fois, ce mercredi, par Emmanuel Macron, sur la nomination du futur Premier ministre. Jusque là, le parti de droite refuse une coalition de gouvernement avec le bloc central macroniste.
Le sénateur LR Marc Laménie a quitté son groupe politique au Sénat pour rejoindre celui des Indépendants, qui rassemble notamment les membres du parti Horizons d’Edouard Philippe. Elu depuis 2007 sous l’étiquette UMP puis LR, cet ancien maire siège au sein de la commission des Finances.
Les parlementaires LR devraient présenter en début de semaine le contenu de leur « pacte législatif ». La ligne défendue par Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, et Laurent Wauquiez, à la tête du groupe à l’Assemblée nationale, est celle d’une totale indépendance vis-à-vis des macronistes. Mais quelques élus estiment que le contexte politique invite à laisser de côté le principe des majorités de circonstance pour envisager un accord plus global avec le camp présidentiel.
Le président du groupe centriste au Sénat, à la fois soutien d’Emmanuel Macron et membre de la majorité sénatoriale de droite, se dit favorable à un rapprochement entre les deux blocs pour gouverner.
Dans une lettre publiée dans la presse quotidienne régionale, le président de la République appelle « l’ensemble des forces politiques » à bâtir « une majorité solide » à l’Assemblée. Une prise de parole malvenue, assure Loïc Hervé, qui demande à Emmanuel Macron de « laisser les responsables politiques discuter ».
Alors que les Républicains ont plutôt bien résisté au second tour des élections législatives et peuvent espérer constituer un groupe de près de 70 élus, comment envisagent-ils l’avenir au Palais Bourbon, et dans le reste de l’espace politique français ?
Quel avenir pour le groupe les Républicains à l’Assemblée nationale ? Le groupe a obtenu une cinquantaine de députés à l’issue des élections législatives. Pourrait-il s’allier avec le camp présidentiel ou avec les socialistes et les écologistes ? Le sénateur estime ne pas pouvoir gouverner avec Olivier Faure et Marine Tondelier, et écarte toute compromission.
Arrivé en troisième position avec le Rassemblement national, le président des Républicains qui a choisi de s’allier avec Jordan Bardella dénonce une « tambouille politicienne » après les résultats du second tour. Éric Ciotti fustige ainsi une alliance entre Ensemble et le Nouveau Front populaire et accuse Emmanuel Macron d’être un « kamikaze de la République ».
Pris de court par la dissolution, et affaiblis par une bataille juridique au sujet du maintien ou non de leur président, les Républicains ont investi environ 400 candidats pour les élections législatives. Les candidats LR, qui jouent la carte de l’autonomie au niveau national, peuvent parfois compter sur le désistement de candidats de la Macronie.
Le Rassemblement national devrait laisser sa place dans plus d’une circonscription sur dix, en soutenant des élus qui s’inscrivent dans la ligne du président exclu de LR, Eric Ciotti. Pas plus d’une poignée de députés LR sortants figureront dans cette alliance.
Le président du Sénat a dénoncé sur TF1 l’opération médiatique du jour du président de la République. Déclinant l’offre du chef de l’État d’une entente avant les législatives, Gérard Larcher a défendu la ligne claire » de LR. « Nous irons sous nos couleurs », a-t-il insisté.