Le ministre de l’Intérieur, devenu l’homme fort du gouvernement, est de plus en plus proche d’une nouvelle candidature pour prendre la tête des LR. Il vient contrecarrer les ambitions de Laurent Wauquiez, au risque de relancer la guerre des chefs à droite, avec 2027 dans le viseur.
En déposant deux propositions de loi sur l’immigration, la droite sénatoriale ramène à dessein ce sujet devant le Parlement, alors que le Premier ministre s’y était montré réticent, un an après l’adoption de la loi immigration. Ces textes s’inscrivent dans la ligne de fermeté défendue par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et devraient lui permettre de continuer à capitaliser parmi les électeurs de droite, alors que la bataille pour la présidence de LR se prépare.
La majorité sénatoriale de droite et du centre entend profiter de la commission mixte paritaire sur le budget 2025 pour mettre le holà aux concessions faites par François Bayrou aux socialistes. Le Premier ministre mise sur le PS pour échapper à la censure, un pari désormais menacé par ses dernières déclarations sur l’immigration.
Dans la dernière ligne droite avant le discours de politique générale de François Bayrou, les LR mettent la pression sur le premier ministre. En cas de suspension de la réforme des retraites, exigée par la gauche, « ce sera sans la Droite républicaine », prévient Laurent Wauquiez. Ce serait « une absurdité sans nom » pour Roger Karoutchi. « On a du poids et on ne peut pas nous écarter des discussions », prévient le sénateur LR Philippe Mouiller.
En plaidant pour le retour du cumul des mandats, le Premier ministre François Bayrou, qui entend bien rester maire de Pau, embraye le pas à la droite qui a déjà tenté de faire adopter plusieurs propositions de loi, notamment au Sénat, pour faire sauter le cadre légal mis en place sous François Hollande. La gauche, en revanche, y reste fermement opposée.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
La commission des finances du Sénat prévoit de défendre, lors de l’examen du projet de loi de finances 2025, une réforme de l’Aide médicale d‘Etat (AME), avec un recentrage sur certains soins. Ce n’est pas la première fois que la Chambre haute, dominée par une majorité de droite et du centre, s’attaque à ce dispositif. Sauf qu’avec les nouveaux équilibres politiques, les modifications attendues ont désormais de grandes chances d’être conservées dans la version finale du budget.
En laissant Laurent Wauquiez annoncer seul un demi-revirement sur l’effort demandé aux retraités, Michel Barnier ouvre la porte à de nouvelles crispations au sein de sa fragile majorité. « C’était tendu » au petit déjeuner de la majorité, selon plusieurs participants. Au groupe LR du Sénat, on salue un « bon compromis », mais les responsables du budget de la Sécu et du budget apprécient peu de ne pas avoir été « mis dans la boucle ».
Alors que l’incertitude plane sur les conditions de l’examen du budget à l’Assemblée, le Premier ministre, Michel Barnier était au Sénat mardi matin pour écouter les propositions des sénateurs du groupe LR. La majorité sénatoriale de droite devrait, contrairement aux années précédentes et du fait de la situation politique inédite, peser dans la construction du budget.
Le sénateur de la Manche, qui a déjà présidé la commission des lois durant près de 6 ans, est à nouveau candidat au sein du groupe LR pour occuper ce poste stratégique. Le groupe va aussi désigner, lors d’un vote interne le 15 octobre, ses candidats aux postes de 1er vice-président et de vice-présidente du Sénat.
Le sénateur LR Roger Karoutchi lance son club politique au sein du groupe LR du Sénat. Une manière de marquer le coup, à la suite du retrait de sa candidature à la présidence du groupe, à la demande de Bruno Retailleau, à la faveur de Mathieu Darnaud, élu mardi matin. Dénonçant « le dégagisme exacerbé », le club est formé de sénateurs « expérimentés ». « Ce n’est pas une revanche », assure Roger Karoutchi, mais « un petit rappel du fait qu’on existe ».
Le sénateur LR de l’Ardèche est élu à la présidence du groupe LR du Sénat, après le départ de Bruno Retailleau pour le ministère de l’Intérieur. Ce proche de Gérard Larcher est un spécialiste des collectivités territoriales. Mais avec 85 voix sur 131 sénateurs et 39 abstentions, son élection est marquée par « une manifestation de grogne » sur les conditions de ce changement à la tête du groupe.