Cela semble en très bonne voie, voire presque fait. Le sénateur LR de l’Ardèche, Mathieu Darnaud, se prépare à être candidat à la présidence du groupe LR du Sénat, après le départ de Bruno Retailleau pour l’Intérieur. Ses soutiens défendent une candidature de « renouvellement ». Mais d’autres pointent un mauvais « timing », avec un groupe qui risque de paraître divisé.
A la suite de la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, le sénateur LR des Hauts-de-Seine et ex-ministre des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, est candidat à la présidence du groupe LR du Sénat. Un vote aura lieu mardi 1er octobre. Tous les sénateurs LR devenus ministres, dont Bruno Retailleau, sont venus à la réunion de groupe.
Eric Ciotti a attendu la nomination du gouvernement pour annoncer son départ de la présidence des LR, mettant fin à la procédure judiciaire en cours. « Ce n’est que la conclusion d’un processus largement engagé. Ce n’est pas une surprise », réagit le trésorier des LR, Daniel Fasquelle. « Ça va nous permettre de reconstruire de fond en comble, de la cave au grenier », espère le sénateur LR Max Brisson, avec une nouvelle élection à la clef.
L’aile gauche de l’ex-majorité présidentielle renâcle devant certains noms qui circulent depuis hier soir pour le gouvernement de Michel Barnier. Ceux des droitiers Bruno Retailleau ou Laurence Garnier font grincer des dents. Cette dernière ne devrait finalement pas être nommée. Ceux qui plaident pour un élargissement à gauche posent leurs conditions pour soutenir l’équipe du nouveau Premier ministre.
PORTRAIT – Retour sur le parcours politique de François-Noël Buffet, l’une des personnalités de droite qui rentre au gouvernement. Le sénateur du Rhône, élu depuis 2004, a longtemps travaillé sur l’immigration. Il a également participé à la rédaction de différents rapports sur la situation des territoires ultramarins.
Un accord global a été trouvé entre le bloc central et les LR sur l’architecture du gouvernement, avec 38 membres et la parité. Les noms sont sur la table, mais quelques postes font encore l’objet d’ajustements. Plusieurs sénateurs vont faire leur entrée au gouvernement, dont le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, qui va prendre l’Intérieur, au détriment de Laurent Wauquiez.
Après Laurent Wauquiez, qui a consulté hier les députés LR, Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR, organise une réunion en visio pour faire le point. Michel Barnier propose le nom du sénateur de Vendée au poste de ministre de l’Intérieur.
La réunion de la dernière chance autour de Michel Barnier aurait abouti à un accord entre les différentes forces politiques prêtes à soutenir le nouveau premier ministre. Les LR aurait accepté de lâcher du lest au profit des macronistes. Michel Barnier rencontre Emmanuel Macron en début de soirée.
Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.
La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Après la rupture avec Éric Ciotti, le groupe Les Républicains du Sénat avait décidé d’imiter celui de Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale et de changer de nom. Mais la nomination du LR, Michel Barnier a changé la donne. Aux journées parlementaires de la droite sénatoriale, il a été décidé « qu’il était urgent d’attendre ».
Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.