Après Laurent Wauquiez, qui a consulté hier les députés LR, Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR, organise une réunion en visio pour faire le point. Michel Barnier propose le nom du sénateur de Vendée au poste de ministre de l’Intérieur.
La réunion de la dernière chance autour de Michel Barnier aurait abouti à un accord entre les différentes forces politiques prêtes à soutenir le nouveau premier ministre. Les LR aurait accepté de lâcher du lest au profit des macronistes. Michel Barnier rencontre Emmanuel Macron en début de soirée.
Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.
La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Après la rupture avec Éric Ciotti, le groupe Les Républicains du Sénat avait décidé d’imiter celui de Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale et de changer de nom. Mais la nomination du LR, Michel Barnier a changé la donne. Aux journées parlementaires de la droite sénatoriale, il a été décidé « qu’il était urgent d’attendre ».
Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.
Les LR s’apprêtent à rejoindre le gouvernement Barnier. Mais y ont-ils intérêt, avec beaucoup de coups à prendre ? « Ce sera extrêmement difficile, mais il serait irresponsable de ne pas participer », avance le sénateur LR François-Noël Buffet. « C’est risqué, mais le jeu en vaut la chandelle », ajoute son collègue Cédric Perrin. La présence de Michel Barnier et l’état du pays les poussent à accepter. Mais aussi le principe de réalité, alors qu’ils ne pèsent qu’un peu plus de 5 % des voix…
Le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, est l’hypothèse la plus sérieuse à la Haute assemblée. « On lui a fait une proposition pour un ministère régalien », à l’intérieur ou la justice, confie un sénateur LR. Mais d’autres noms, qui ont plus ou moins la cote, circulent aussi…
Le nouveau locataire de Matignon consulte en vue de la nomination de son gouvernement. Côté LR, le nom du patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau, revient avec insistance. « Une hypothèse plus que possible », avance un sénateur LR, selon qui « on lui a demandé ». Mais rien n’est encore fait. Si des macronistes seront de la partie, les choses semblent bouchées à gauche.
Les consultations continuent, mais à Matignon cette fois-ci. Michel Barnier a reçu ce matin, après Gabriel Attal, les représentants de LR pour évoquer les conditions de leur soutien au futur gouvernement.
A Levens, dans son fief des Alpes Maritimes, Éric Ciotti, toujours président de LR, a lancé devant ses partisans sa propre formation politique baptisée Union des droites pour la République (UDR). Pas de quoi émouvoir les Républicains « canal historique ».
Les ténors des Républicains sont ressortis « déçus » de leur entrevue avec le chef de l’Etat dans le cadre de nouvelles consultations pour former un gouvernement. Laurent Wauquiez, Annie Genevard et Bruno Retailleau ont de nouveau exclu toute participation à une coalition gouvernementale et demandent à Emmanuel Macron de s’engager sur les propositions de leur pacte législatif. Une ligne d’indépendance qui ne fait pas l’unanimité chez les parlementaires de droite.