En plaidant pour le retour du cumul des mandats, le Premier ministre François Bayrou, qui entend bien rester maire de Pau, embraye le pas à la droite qui a déjà tenté de faire adopter plusieurs propositions de loi, notamment au Sénat, pour faire sauter le cadre légal mis en place sous François Hollande. La gauche, en revanche, y reste fermement opposée.
A l’issue de leur entretien avec le Premier ministre, les écologistes déplorent l’absence de ligne politique de François Bayrou et prédisent une censure rapide. Ces derniers craignent notamment que le sort du nouveau chef du gouvernement dépende du Rassemblement national.
Après la censure du gouvernement Barnier, le projet de loi spéciale sera examiné en urgence par le Parlement pour doter la France d’un budget en 2025. Avant l’examen du texte au Sénat dans une semaine, la commission des finances auditionne Antoine Armand et Laurent Saint-Martin sur son contenu.
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Invitée de la matinale de Public Sénat ce mardi 10 décembre, la ministre démissionnaire déléguée au commerce extérieur Sophie Primas appelle à nommer rapidement un Premier ministre pour rassurer les acteurs économiques en France. « Personne ne bouge, personne n’embauche, personne n’investit. Tout le monde est terrorisé et paralysé », s’est-elle inquiétée.
Dans l’attente d’un nouveau gouvernement, le Parlement ne peut pas pour le moment prolonger les règles souples dans l’utilisation des titres restaurants dans les supermarchés, instaurées en 2022. Un désaccord se dessine par ailleurs entre députés et sénateurs sur les modalités, ce qui nécessitera une commission mixte paritaire. Il pourrait donc être impossible pour les Français de payer certains articles alimentaires de consommation courante avec leurs tickets au 1er janvier.
Les principaux représentants du Parti socialiste ont été reçus ce vendredi 6 décembre par le président de la République, à la recherche d’un nouveau Premier ministre. Selon eux, Emmanuel Macron n’a posé aucune ligne rouge et s’est engagé à faire rentrer dans les discussions les écologistes, les communistes et les insoumis.
Après la censure du gouvernement Barnier et la déclaration du président de la République à la télévision, Stéphane Peu et Roger Karoutchi débattaient sur le plateau de Parlement Hebdo. L’un comme l’autre jugent sévèrement le rôle d’Emmanuel Macron dans la crise politique que traverse le pays depuis la dissolution.
Alors qu’Emmanuel Macron a appelé dans une allocution à la constitution d’un gouvernement « d’intérêt général », les groupes de gauche du Sénat n’y voient pas d’inflexion de la part du chef de l’Etat. Ils pressentent la nomination d’un nouveau gouvernement reposant sur la même majorité et les mêmes politiques. Le chef de l'Etat bafoue le résultat des dernières élections législatives, d’après eux.
Pour les présidents des groupes écologiste et communiste, la censure du gouvernement Barnier était courue d’avance. Ils déplorent les choix du Président de la République et l’exhortent à “créer une plateforme de gouvernement autour des idées du Nouveau Front Populaire.”
Dans une courte allocution, le Président a dessiné l’agenda des prochaines semaines après la censure du gouvernement Barnier : nomination d’un gouvernement « d’intérêt général » resserré, mais rassemblant « toutes les forces de l’arc républicain » et de nouvelles discussions budgétaires en janvier. En attendant, une loi spéciale reconduisant le budget précédent sera votée « mi-décembre. »
L’examen du budget 2025 a été suspendu sitôt le gouvernement de Michel Barnier censuré mercredi soir. À ce stade, trois pistes législatives se dégagent pour assurer la continuité de la vie de la nation, sans que les juristes ne semblent s’accorder sur les modalités d’application de certains mécanismes d’urgence, quasiment inédits.