Après la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu, les socialistes ont décidé de renoncer à voter la censure pour laisser place au « pari » du débat parlementaire. « Je pense qu'ils étaient tellement prêts à faire ça (...) que ça a empêché notre nomination » à Matignon, explique sur Public Sénat ce jeudi 16 octobre Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.
Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.
Le premier ministre sauve, pour l’heure, sa tête, grâce à la non-censure obtenue dans la douleur avec le PS. Sébastien Lecornu a répondu à l’une de leur principale exigence, avec la suspension de la réforme des retraites.
Sauf surprise, le PS devrait ne pas censurer le gouvernement Lecornu, à l’issue de sa déclaration de politique générale. « On est pris en considération », réagit le président du groupe PS du Sénat, « on a un premier ministre qui nous a écouté, objectivement ».
Juste avant la déclaration de politique générale du premier ministre, les socialistes rappellent leurs trois principales demandes pour ne pas censurer le gouvernement : la « suspension immédiate et complète de la réforme des retraites », le renoncement au 49-3 et « l’assouplissement de la trajectoire budgétaire ».
Alors que Sébastien Lecornu tient sa déclaration de politique générale ce mardi, la survie de son gouvernement est déjà en jeu. Les regards se tournent vers le PS, qui va décider s’il le censure ou non. Le parti d’Olivier Faure se retrouve en réalité divisé, entre les « censeurs compulsifs » et ceux prêts à la non-censure, à condition que les avancées soient suffisantes, à commencer par la suspension de la réforme des retraites.
Alors que l’idée d’une présidentielle anticipée infuse au sein du bloc central, les formations politiques de gauche, le PS en tête, demandent une énième fois la nomination d’un Premier ministre issu de leur rang sans trop y croire.
Entre appels à la démission d’Emmanuel Macron, demande de dissolution ou plaidoyer pour une cohabitation avec le chef de l’Etat, les propositions fusent dans le paysage politique pour tenter de sortir de la crise politique. On fait le point, parti par parti.
Chiche. Alors que le premier ministre s’engage à renoncer au 49.3, l’une des demandes du PS, le numéro 1 socialiste se méfie de ce qui pourrait être « un écran de fumée ». Le prenant aux mots, il lui demande un débat sur la réforme des retraites.
« Je veux donner sa chance au premier ministre », a réagi le numéro 1 PS, alors que Matignon a donné plusieurs pistes à la presse, jugées insuffisantes par les socialistes. Si rien ne change, « nous censurerons le gouvernement dès le discours de politique générale », met la pression Olivier Faure.
Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu organise cette semaine un ultime round de négociations avec les socialistes, la sénatrice PCF Cécile Cukierman reproche au camp marconiste et à la droite de s’arcbouter contre des mesures largement plébiscitées par les Français.
C’est une inquiétude des associations, de la gauche et d’une partie du bloc central : celle de voir le texte sur la fin de vie abandonnée sur l’autel de la crise politique. Après son adoption à l’Assemblée, les deux textes sur la fin de vie et les soins palliatifs pourraient être examinés le 13 ou le 20 octobre selon un calendrier prévisionnel. Mais rien n’est certain.