Recep Tayip Erdogan a remporté dimanche le deuxième tour de l’élection présidentielle. Il est reconduit pour cinq années supplémentaires à la tête d’un pays très divisé et fragilisé économiquement. Qu’attendre de ce troisième mandat du président Erdogan ? Pour la journaliste Ariane Bonzon, spécialiste de la Turquie, une fuite en avant du régime est à redouter. Entretien.
Depuis le mois de février dernier, tous les yeux sont braqués sur la Turquie. Après le séisme qui a endeuillé le pays le 6 février, et a provoqué la mort de 50 000 personnes, le pays va se rendre aux urnes, le 14 mai prochain, pour élire son président et ses parlementaires. Parmi les candidats, le président sortant, omniprésent sur la scène internationale, Recep Tayyip Erdoğan. Malade, à la peine dans les sondages, sa victoire n’est pas assurée. Analyse de ces scrutins déterminants avec Jean Marcou, professeur à Sciences-Po Grenoble, chercheur associé à l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul.