Alors que le second RIP des parlementaires de gauche a été rejeté par le Conseil constitutionnel, les sénateurs de gauche se disent toujours mobilisés. Pas vraiment surpris par la décision, ils estiment que celle-ci pose la question de la réforme des institutions, puisqu’elle acte la difficulté de faire aboutir la procédure inscrite dans la Constitution en 2008, qui n’est arrivée à l’étape du recueil des signatures qu’une seule fois.
Le sénateur PS Jérôme Durain a suivi une brigade de la BRAV en tant qu'observateur lors de la manifestation parisienne du 1er mai. Nos journalistes, Marion Vigreux et Jonathan Dupriez, l'ont filmé toute la journée et ont recueilli son témoignage, dans le cadre d'un documentaire de Fabien Recker. Le sénateur socialiste n’a pas constaté de débordement, mais attend de contextualiser son observation « à froid » dans le cadre d’un « débat » sur le maintien de l’ordre.
L’intersyndicale est-elle en train de se fissurer comme beaucoup de commentateurs le répètent à l’envi ? Hier, lundi 1er mai, pratiquement trois semaines après la décision du Conseil constitutionnel de valider la réforme des retraites, certains pensaient signer l’arrêt de mort d’une idylle syndicale de plus de trois mois. Pourtant, à tous les micros tendus, Laurent Berger, figure de proue du mouvement, a répété que l’union reste intacte et continuera de faire bloc contre le report de l’âge de départ. Le secrétaire général sortant de la CFDT en veut pour preuve les quelque 2,3 millions de manifestants partout en France selon la CGT, 782 000 selon le ministère de l’Intérieur. Une journée qui « démontre la détermination des travailleurs et travailleuses à faire échec à cette réforme des retraites », selon le communiqué de l’intersyndicale. Forts de cette mobilisation, ce mardi matin, les huit syndicats parties prenantes se sont accordés sur une quatorzième journée de manifestation le mardi 6 juin prochain. Une mobilisation calée sur le calendrier législatif Une date qui peut paraître lointaine, mais qui se justifie par l’examen à l’Assemblée Nationale deux jours plus tard, le 8 juin, d’une proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la réforme des retraites. Dans son communiqué, l’intersyndicale appelle d’ailleurs « unitairement [les] organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. » Au Sénat, Patrick Kanner, président du groupe socialiste, salue une mobilisation qui dure face à la loi, et assure qu’il y aura également des « initiatives », faisant référence à la proposition de loi des sénateurs communistes, similaire à celle du groupe LIOT.
Invité de notre matinale, Jérôme Guedj est revenu sur les violences qui ont émaillé les cortèges du 1er mai ce lundi. Le député socialiste condamne l’attitude des black blocs, « idiots utiles du gouvernement », et pose la question de l’arsenal juridique à la disposition de l’Etat pour « prévenir » leurs agissements.
Invitée de Public Sénat ce vendredi 21 avril, Ségolène Royal a appelé au retrait de la réforme des retraites, seule manière selon elle de sortir de la crise politique et sociale. L’ancienne ministre de François Hollande a également dénoncé la verticalité du pouvoir exercée par Emmanuel Macron.
Deux sondages publiés coup sur coup en fin de semaine montrent que les efforts déployés par Emmanuel Macron pour clore le chapitre des retraites et fixer de nouvelles perspectives de réformes n’impriment pas auprès des Français. Dans l’une de ces enquêtes d’opinion, le chef de l’Etat renoue même avec son record d’impopularité enregistré pendant la crise des Gilets Jaunes.
01:54 Invité de la matinale de Public Sénat, François Patriat, le président du groupe RDPI-Renaissance au Sénat, salue la volonté du chef de l’Etat de tourner la page de la réforme des retraites. Il appelle l’exécutif à se pencher sur les sujets « du quotidien » pour renouer avec les réformes
Nouveau changement à la tête des syndicats. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a annoncé mercredi au bureau national de son organisation qu’il allait céder sa place le 21 juin prochain. C’est Marylise Léon, actuellement numéro 2 du syndicat, qui va lui succéder. Après Philippe Martinez, qui a été remplacé à la tête de la CGT par Sophie Binet, c’est donc à nouveau une femme qui prend la tête d’un grand syndicat français. « Il est important que des femmes soient à la tête d’organisations syndicales » Cette décision intervient alors que son mandat n’est pas arrivé à son terme. « J’avais dit, lors de notre congrès en juin 2022, à Lyon, que je m’en irai en cours de mandat. Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec mes collègues de la commission exécutive. Ce n’est ni un coup de tête, ni un choix dicté par l’actualité », assure Laurent Berger, dans un entretien donné au journal Le Monde, avant d’ajouter : On est de passage et il vaut mieux transmettre le témoin quand on est bien lancés. Cette décision s’est faite selon « un processus collectif, qui s’est passé de façon apaisée et sereine, très naturellement. Je crois qu’il est important que des femmes soient à la tête d’organisations syndicales », soutient celui qui est encore numéro 1 de la Confédération française démocratique du travail pour quelques semaines. Est-ce le bon moment pour partir, alors que la gauche et les syndicats ne veulent toujours pas lâcher sur la réforme des retraites ? « Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien. Elle compte 31 000 adhérents en plus depuis le début de l’année. Elle a créé plusieurs centaines de sections syndicales. Elle est la première organisation syndicale de ce pays. Elle est reconnue comme une organisation responsable, combative, constructive », répond Laurent Berger, qui souligne qu’il a « déjà repoussé d’un an, car c’était une période particulière ». « Il aura été un partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace », selon Olivier Véran Interrogé lors du compte rendu du Conseil des ministres sur la décision du leader syndical, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a « salué évidemment l’action de la CFDT « Il aura été un partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace, nous l’avons vu. Et avec lequel nous avons pu obtenir des avancées importantes pour notre pays, en matière de droits sociaux ou d’évolution du travail. Le dernier accord sur le partage de la valeur en entreprise, qui fait que dès qu’une entreprise de plus de 10 salariés fait des bénéfices, les salariés en verront la couleur, nous le devons aussi à cette qualité du dialogue social », souligne Olivier Véran. « C’est quelqu’un pour qui j’ai du respect, oserais-je dire de l’amitié », a affirmé de son côté Emmanuel Macron à la presse lors d’un déplacement en Alsace, soulignant avoir « toujours très bien travaillé avec lui ». « Non, je ne serai pas candidat en 2027 » Pour la suite, Laurent Berger ne compte pas, en tout état de cause, se lancer en politique, alors que certains semblaient y penser pour lui. « Non, je ne serai pas candidat en 2027 », assure-t-il au Monde. « Certains, parmi les soutiens du chef de l’Etat, ont voulu accréditer cette idée pour me nuire et pour nuire à la CFDT. Il faut qu’ils se détendent, il n’y a pas de sujet », ajoute le leader de la CFDT, qui entend cependant participer, d’une manière ou d’une autre, au débat public : « Je ne m’engagerai pas en politique. Est-ce que je continuerai à faire de la politique, c’est-à-dire participer à la vie de la cité ? Oui. Si certains croient que je vais me taire, c’est une erreur ».
Alors que le Président de la République souhaite « accélérer » et conclure définitivement la séquence des retraites, les sénateurs communistes ont déposé une proposition de loi visant l’abrogation de la réforme des retraites.
Sur Public Sénat, la députée LFI Clémentine Autain a dénoncé « le vide » de la prise de parole télévisée d’Emmanuel Macron, lundi soir. Elle a également critiqué la Constitution, qui permet au chef de l’Etat d’avancer « avec brutalité ».
Dans une allocution solennelle, Emmanuel Macron a tenté, ce lundi 17 avril, de tourner la page de la réforme des retraites. Pari raté, selon le communicant Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, qui considère qu’il existe après ce discours un « risque de réactivation du mouvement social ». Entretien.
L’allocution d’Emmanuel Macron dans laquelle il indique vouloir « bâtir un nouveau pacte de la vie au travail » pour tourner la page de la réforme des retraites n’a pas convaincu les syndicats qui appellent à une mobilisation massive le 1er mai.