Avec le lancement de la campagne officielle pour les élections législatives ce 17 juin, les ministres se mobilisent. Emmenés par Gabriel Attal plusieurs membres du gouvernement ont été investis, pour tenter de peser sur un scrutin où la majorité présidentielle risque gros.
A l’image du Premier ministre, Gabriel Attal, plusieurs membres et ex-membres de l’exécutif ont d’ores et déjà annoncé leur candidature pour les élections du 30 juin et du 7 juillet. Au total, ils sont 157 à avoir été investis par Renaissance. Qui sont-ils et où se présent-ils ?
Selon une enquête Ipsos, lors de ces élections européennes, 39 % des votants ont participé au scrutin « avant tout pour manifester leur opposition au président de la République et au gouvernement ». Un « vote sanction » qui monte même à 68 % chez les électeurs du Rassemblement national.
[SERIE] Le Parlement européen raconté par ses eurodéputés. Pour mieux comprendre le travail à Bruxelles et Strasbourg, la parole à ceux qui font vivre l’institution : les eurodéputés. La macroniste Fabienne Keller souligne des « réussites magnifiques », comme « les décisions très rapides suite au confinement et à la crise covid ». L’eurodéputée Renaissance loue la « méthode qui consiste à bâtir des compromis, c’est d’une puissance… »
Emmanuel Macron tient jeudi à la Sorbonne un discours sur l’Europe. Si c’est le chef de l’Etat qui s’exprime officiellement pour « donner une vision », il s’agit aussi de pousser son camp, alors que la liste de la majorité patine dans les sondages. Mais il n’y a « pas un chevalier blanc qui va porter la campagne. Ce n’est pas Valérie Hayer toute seule et ce ne sera même pas Emmanuel Macron tout seul », prévient la porte-parole de la liste, Nathalie Loiseau, qui défend l’idée d’« un collectif ».
Aujourd’hui troisième homme de la campagne, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique, a tendance à se rapprocher de la liste de la majorité présidentielle. Au point de la dépasser ? Au PS, on garde « la tête froide », mais on espère être la « surprise » du 9 juin. A Renaissance, on minimise la dynamique Glucksmann, qu’on renvoie aux divisions de la gauche.
Retour sur le premier débat des européennes, qui a opposé huit candidats pour le Parlement européen jeudi 14 mars. Interrogés par Public Sénat, plusieurs politologues et spécialistes de communication politique décryptent ce que cet évenement dit du début de la campagne électorale.
Président de l’UDI, le sénateur centriste Hervé Marseille souhaite que son parti prenne part à la liste Renaissance pour les élections européennes de juin prochain. Il prône plus largement une union de la droite et du centre pour les prochaines échéances électorales, « sinon on risque de déchanter gravement en 2027 ».
Inconnue du grand public, l’eurodéputée sortante devrait mener la liste de la majorité présidentielle pour les européennes. Celle qui « connaît les dossiers », est présentée comme « bosseuse » et « pugnace », sachant trouver au Parlement des « compromis ». Fille d’agriculteur, cette ancienne collaboratrice parlementaire au Sénat a failli être élue sénatrice de la Mayenne. Spécialiste des questions financières, elle a travaillé sur le plan de relance européen de 750 millions d’euros. Elle devra faire ses preuves sur les plateaux face à Jordan Bardella.
Emmanuel Macron a demandé lundi soir aux parlementaires de la majorité d’éviter de se diviser après les tensions soulevées par la loi immigration. Alors que le contexte de fracturation politique reste le même à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat a indiqué chercher à agir sans nécessairement passer par le travail législatif.
L’idée d’une liste commune entre Renaissance et l’UDI fait son chemin, alors que la ligne des LR sur l’Europe interroge au centre droit. Le président de l’UDI, le sénateur Hervé Marseille, évoque « une grande alliance centrale ». C’est « peut-être le choix qu’on sera amené à faire. En tout cas, l’UDI ne pourra pas renoncer à sa vision européenne », prévient Françoise Gatel, vice-présidente de UDI. Un choix qui ne serait pas sans effet sur la majorité sénatoriale, que les centristes forment avec LR.
Le parti présidentiel réunit son « campus européen » ce week-end à Bordeaux. Si le scrutin des européennes est encore loin, l’échéance se prépare déjà. Avec une question clefs à régler : quelle tête de liste, entre Stéphane Séjournée, candidat « naturel », Pascal Canfin ou Thierry Breton, saura le mieux incarner la majorité pour affronter l’extrême droite.