Longtemps opposé à la suppression de cet abattement fiscal, le gouvernement y voit désormais une piste d’économie dans un contexte budgétaire particulièrement tendu. Au Sénat, ce débat a déjà agité les dernières discussions budgétaires, allant jusqu’à diviser la majorité droite-centristes qui domine la Chambre haute.
En jugeant impossible un retour à l’âge légal de départ qui prévalait avant la dernière réforme, le Premier ministre a provoqué des tensions entre syndicats et gouvernement, mais également avec les oppositions. Y compris les socialistes, qui lui avaient donné une chance en février. Le débat sur l’utilité du « conclave » sur les retraites occasionne aussi des crispations avec Edouard Philippe.
Cinq grands thèmes sont au programme de la concertation sur les retraites, voulue par François Bayrou. Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, va « animer » ces réunions, prévues jusqu’à juin. Il se dit « au service des partenaires sociaux pour les aider ».
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, est venu présenter devant la commission des affaires sociales du Sénat ce 5 mars les conclusions de sa mission flash conduite sur la situation financière du système de retraites. Il a rappelé qu’il fallait trouver 15 milliards d’euros à l’horizon 2035 pour en assurer l’équilibre.
Le débat monte sur l’introduction d’une part obligatoire de retraite par capitalisation, face au déséquilibre générationnel à venir et ses conséquences sur le système par répartition. Le système n’est pourtant pas totalement étranger en France, puisque 4,5 millions fonctionnaires cotisent chaque mois pour un système similaire, sur leurs primes.
Syndicats et organisations patronales ont fixé le cadre général de leurs rencontres hebdomadaires pour aboutir, si cela est possible, à des solutions communes pour équilibrer le régime des retraites et corriger la dernière réforme de 2023. Le plus dur commence pour ce « conclave » voulu par Matignon.
Le syndicat FO a immédiatement quitté la première réunion des partenaires sociaux sur l’évolution des retraites. Son négociateur considère que la lettre envoyée la veille par le Premier ministre François Bayrou est un « vrai carcan », qui « va forcément réduire le champ des possibles ».
Le conclave sur les retraites s’ouvre ce jeudi 27 février à Paris. Cette concertation, initiée par le Premier ministre François Bayrou, doit réunir l’ensemble des partenaires sociaux pour « remettre en chantier » la réforme contestée de 2023. Les discussions doivent durer pendant trois mois, sur la base d’un rapport chiffré de la Cour des comptes. Qu’attendre de ces négociations ? Explications.
Les conclusions de la mission flash de la Cour des comptes sur la situation financière du système de retraite n’ont pas bousculé les connaissances des sénateurs impliqués dans ce dossier. « C’est préoccupant depuis longtemps », considère la rapporteure LR, Pascale Gruny. La socialiste Monique Lubin se félicite que la « tentative » de François Bayrou d’imposer une « vision fantaisiste du déficit n’ait pas abouti »
La Cour des comptes a remis ce 20 février son rapport sur la situation financière du système de retraites, demandé par le gouvernement, et destiné au conclave des partenaires sociaux, chargés d’émettre des propositions de réforme. Les conclusions font état d’un déficit « immédiat » de six milliards d’euros, qui se creuserait ensuite dans les deux décennies à venir, en l’absence de réforme.
Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, François Rebsamen est revenu sur l’ouverture des négociations entre partenaires sociaux sur les retraites. Le ministre fait du respect de l’équilibre du système de retraite un impératif pour envisager tout aménagement de la réforme des retraites.