À l’issue d’un échange avec les ministres de Bercy vendredi 10 janvier, les représentants du RN estiment que la politique budgétaire du gouvernement de François Bayrou s’inscrit dans la même lignée que celui de Michel Barnier. Le député Jean-Philippe Tanguy a qualifié « d’escroquerie politique » l’éventualité d’un gel de la réforme des retraites, auquel pourrait se plier l’exécutif pour échapper à la censure d’une partie de la gauche.
Plusieurs représentants du Rassemblement national se rendent au ministère de l’Economie ce vendredi 10 janvier pour présenter à l’exécutif leurs attentes budgétaires. Si les lignes rouges du RN ont fait chuter le gouvernement Barnier, l’influence de l’extrême droite au Parlement pourrait cette fois reculer à la faveur des négociations entamées entre la nouvelle équipe gouvernementale et une partie de la gauche.
Dans le procès des assistants parlementaires RN, le parquet a requis contre Marine Le Pen une peine d’inéligibilité assortie « d’une exécution provisoire », c’est-à-dire non suspensive en cas d’appel. Le tribunal rendra sa décision le 31 mars. Mais entretemps, l’état du droit a déjà changé et une décision à venir du Conseil constitutionnel pourrait également intéresser la députée Rassemblement national.
Emotion et respect de la part des élus RN à l’annonce du décès de Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française sous la Vème République et fondateur du Front national. Les parlementaires voient en lui « un visionnaire ».
En exigeant de nouvelles concessions budgétaires, Marine Le Pen rappelle que la configuration politique lui donne pouvoir de vie et de mort sur le gouvernement de Michel Barnier. Si elle semble désormais avoir toutes les cartes en main, le patronne des députés RN prend aussi un risque non négligeable en votant la censure, celui d’entamer durablement la stratégie de normalisation déployée pour conquérir le pouvoir.
Pour le sénateur RN du Pas-de-Calais Christopher Szczurek, la motion de censure peut être « immédiate » en cas de « blocage complet » des mesures de pouvoirs d’achat mises en avant par Marine Le Pen. Mais elle n’est pas “inévitable »
59% des sympathisants du RN avouent apprécier davantage le jeune député européen plutôt que Marine Le Pen, selon le baromètre politique d’Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale. Par ailleurs, ils sont plus d’un tiers à estimer que les ennuis judiciaires de la fille de Jean-Marie Le Pen pourraient être « un atout » pour le parti à la flamme tricolore en favorisant une candidature Bardella pour 2027.
Reprochant à Michel Barnier de ne pas tenir compte des « lignes rouges » du RN sur le budget, Marine Le Pen agite la menace d’un vote d’une motion de censure par les députés d’extrême droite. Elle insiste notamment sur la hausse « inadmissible » des taxes sur l’électricité. « Ils font ça pour augmenter les enchères », selon le président du groupe RDPI du Sénat, François Patriat. « On n’est pas dans une cour de récréation, à dire si tu ne fais pas ça, je fais ça », tance le sénateur LR Cédric Vial.
C’est une double déconvenue vécue par Marine Le Pen, mercredi, lors des réquisitions du procès des assistants parlementaires RN. Non seulement le parquet a demandé une peine d’inéligibilité mais l’a assortie « d’une exécution provisoire ». Ce qui change la donne pour la députée. Explications.
Dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, les procureurs demandent deux ans de prison fermes aménageable pour Marine Le Pen et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Alors qu’elle risque de ne pas pouvoir se présenter en 2027, si le jugement suit les réquisitions, le RN fait corps autour de sa leader. « Cette affaire est très politique. Il s’agit d’un règlement de compte de certains magistrats », affirme le sénateur RN Christopher Szczurek
Invité de la matinale de Public Sénat, Christophe Béchu (Horizons), redevenu maire d’Angers, a livré sa vision de la situation politique actuelle. Il appelle à respecter tous les élus et estime qu’écarter le RN et LFI serait une erreur.
Après l’affaire des assistants parlementaires au Parlement européen, le RN est de nouveau visé par une enquête, cette fois-ci pour des soupçons de financement illégal durant la campagne présidentielle de 2022.