Par l’intermédiaire d’une lettre adressée à son premier ministre, Emmanuel Macron accroît la pression sur l’Algérie pour obtenir la libération de l’écrivain Boualem Sansal. Le chef de l’Etat prône désormais le rapport de force et demande au gouvernement la suspension de l’accord de 2013 sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeport diplomatique.
Les espoirs de libération ont été balayés. La grâce présidentielle du président Abdelmadjid Tebboune, prononcée le 5 juillet, n’a pas inclus l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré depuis plus de sept mois par le régime algérien pour des propos relatifs aux frontières historiques de l’Algérie. Après une nouvelle condamnation en appel à cinq ans de prison ferme, les chances de libération sont minces. Pour Arnaud Benedetti, co-fondateur du comité de soutien de Boualem Sansal, seul le « rapport de force » entre les deux pays peut permettre d’infléchir la position algérienne. Il appelle la France à se saisir de tous les outils dont elle dispose. Entretien.
Après avoir été condamné à cinq ans de prison le 27 mars dernier, l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre 2024, s’est vu requérir dix années de réclusion par le tribunal d’appel. A ce stade, seule une grâce présidentielle, le 5 juillet prochain, pourrait changer le sort de l’écrivain.
Emprisonné depuis novembre 2024 pour atteinte à l’intégrité du territoire algérien, l’écrivain franco-algérien a été officiellement condamné à une peine de cinq ans de prison et à une amende de 500.000 dinars algériens (environ 3.500 euros).
Le tribunal algérien a requis dix ans d’emprisonnement, jeudi 20 mars, à l’encontre de Boualem Sansal, détenu à Alger depuis le 16 novembre. Emmanuel Macron a appelé à la « clairvoyance » du président Tebboune pour que l’écrivain puisse être « soigné et libéré ». Pour le chercheur Brahim Oumansour, la détention de l’écrivain s’inscrit dans « la crise la plus grave entre les deux pays ».
La ligne dure défendue par le ministre de l’Intérieur vis-à-vis de l’Algérie, qui refuse les expulsions ordonnées par la France, clive profondément au Sénat. La droite sénatoriale soutient sans hésitation son ancien président. En face, les socialistes craignent une « escalade » sans résultats.
Alors que les tensions s’intensifient entre la France et l’Algérie, notamment sur le dossier migratoire, Bruno Retailleau a annoncé le 17 mars suspendre l’accord de 2007 qui lie les deux pays. Avec l’accord conclu le 27 décembre 1968, ils sont dans le viseur de la droite depuis plusieurs années. Que contiennent ces textes ?
Invité de la matinale de Public Sénat, Jean-Philippe Tanguy (RN) a dénoncé l’attitude de l’Algérie, qui a refusé d’accueillir une soixantaine de ressortissants expulsés par la France. Le député RN estime qu’Emmanuel Macron s’est mis “dans la main du régime algérien” depuis 2017 et ses propos sur la colonisation