Après l’annonce de la réplique européenne aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, le ton continue de monter. En menaçant d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins et spiritueux européens Donald Trump, cherche à faire plier l’UE. Une stratégie qui vise à réduire le déficit commercial des Etats-Unis, mais aussi à démanteler certaines législations de l’UE.
Malgré l’annonce d’un accord de cessez-le-feu négocié entre l’Ukraine et Washington, et qui doit désormais être soumis à l’agresseur russe, le sénateur LR Cédric Perrin, président de la commission de la défense et des affaires étrangères, veut rester prudent sur le rôle des Etats-Unis, qui n’ont cessé de multiplier les déclarations fracassantes ces dernières semaines à travers la voix de leur président.
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que la hausse des dépenses militaires se ferait sans augmentation d’impôts. « On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.
La commission des Lois du Sénat s’est prononcée, mercredi 5 mars 2025, sur le projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne (DDADUE). Parmi les dispositions du projet de loi, figure à l’article 14 une modification du cadre juridique de l’action de groupe, introduite en droit français en 2014 par la loi relative à la consommation, dite loi Hamon. Ce recours doit permettre aux consommateurs victimes d’un même dommage de s’unir judiciairement contre le responsable.
En annonçant un plan à hauteur de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Europe, les Etats membres de l’Union européenne souhaitent renforcer les capacités de défense européenne. Pour cela, le plan, encore imprécis, devra répondre aux lacunes de l’industrie de défense européenne et faire converger les intérêts des Etats membres de l’UE.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, des milliards d’actifs sont gelés dans les banques de l’Union européenne. Une manne financière qui pourrait servir à renforcer le soutien des 27 à Kiev. L’idée fait son chemin parmi les Etats membres, mais avec plusieurs réserves. Décryptage.
Invité de la matinale de Public Sénat, Nicolas Tenzer, spécialiste des questions géostratégiques, enseignant à Sciences Po revient sur la nécessité pour les Européens de renforcer leur défense commune alors même que la Russie pourrait cibler d’autres pays européens dans les années à venir.
L'Europe va-t-elle devoir prendre son destin en main sans les États-Unis ? La question était dans toutes les têtes lors du dernier sommet européen de crise le 6 mars. L’Union européenne a émergé de la seconde guerre mondiale avec la certitude que ses démocraties seraient toujours protégées par l’ami américain. Aujourd'hui, les 27 se voient lâchés par Donald Trump dans leur soutien à l'Ukraine, menacés d'une guerre commerciale, et même territorialement, avec la volonté d'annexion du Groenland. Comment l'Union européenne doit-elle répondre à cette nouvelle donne ? Débat et décryptage dans "Ici l'Europe", avec l’eurodéputée française Valérie Hayer et la croate Zeljana Zovko.
Alors que le président américain fait pression sur l’Ukraine pour négocier rapidement un cessez-le-feu avec la Russie, la perspective d’un accord de paix semble encore lointaine, estime le général Dominique Trinquand.
Les dirigeants européens ont donné leur feu vert pour muscler la défense de l’UE, face à la menace russe et au désengagement américain. Ces investissements massifs devront être financés sans hausse d’impôts en France. Un point qui divise le sénateur LR Christian Cambon et la députée écologiste Léa Balage El Mariky, sur le plateau de Parlement Hebdo.
La France et le Royaume-Uni, militent conjointement pour l’envoi de troupes européennes en Ukraine, une fois la paix conclue. L’objectif : sécuriser la ligne de contact entre l’Ukraine et la Russie (environs 1500 kilomètres) et les infrastructures stratégiques, pour dissuader Vladimir Poutine d’attaquer à nouveau. Volodymyr Zelensky estime qu’il faudrait 200 000 soldats étrangers pour cela, mais les moyens européens sont bien en deçà. Explications.
Devant les sénateurs, le ministre des Armées a donné « un chiffre, pour montrer que l’économie de guerre fonctionne » : « Entre 2026 et 2030, désormais, les industries françaises uniquement en matière de munitions pourront absorber 7 milliards d’euros de commandes qui n’ont pas encore été passées, soit pour nous même soit pour de l’export. » Une annonce bienvenue, alors que les Etats-Unis ont suspendu leur soutien militaire à l’Ukraine et se désengagent massivement de la défense européenne. « Jusqu’à présent, nous avions quand même de grosses inquiétudes quant à nos stocks, cela signifie qu’ils ont été renfloués et que nous serions également en capacité de les partager », salue la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret, qui avait interrogé le ministre à ce sujet lors des questions d’actualité au gouvernement de ce 5 mars. « On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver » Si la sénatrice se dit rassurée, elle estime tout de même qu’il faut aller plus loin vers l’économie de guerre. « Nous avons l’obligation de produire beaucoup plus, aucune usine française n’a été réquisitionnée comme c’est le cas en Russie, pour produire des équipements militaires. On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver », souligne la sénatrice. Au niveau européen, des initiatives sont lancées pour renforcer la défense des 27 et s’émanciper des Etats-Unis. La Commission européenne vient d’annoncer un plan de 800 milliards d’euros pour « réarmer l’Union européenne ». Un sommet extraordinaire de soutien à l’Ukraine est également prévu à Bruxelles ce 6 mars.