Leader mondial, le secteur viticole français se heurte ces dernières années à une série de crises, marquées par les conflits commerciaux internationaux et l’évolution des habitudes des consommateurs et auxquelles il ne parvient pas à faire face. Une impasse qui tient en l’incapacité de l’amont et de l’aval de la filière à s’écouter, déplore une mission d’information de la commission des Affaires Économiques du Sénat.
L’Union européenne a échoué. Elle n’a pas obtenu d’exemption de droits de douane pour ses vins et spiritueux à destination des Etats-Unis. Les négociateurs, poussés par la France et l’Italie ont pourtant œuvré tout l’été. Mais la taxe d’entrée sur le territoire américain qui était de 4,8% avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, passera à 15%. Un cataclysme pour les vins français dans un secteur déjà à la peine.
Après avoir signé un accord commercial cadre prévoyant des droits de douane de 15 % pour les produits européens exportés aux Etats-Unis, la Commission européenne négocie des exemptions. La France pousse notamment pour exclure les vins et les spiritueux de l’accord.
Après son adoption à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 6 mars dernier, la proposition de loi, qui vise à prévenir le développement des vignes non cultivées, vient d’être également adoptée à l’unanimité au Sénat. Le texte prévoit une nouvelle amende pour lutter efficacement contre les vignes en friches qui facilitent le développement de la flavescence dorée, une maladie grave de la plante.
Face à la hausse de 20 % des droits de douane pour les produits européens, imposée par Donald Trump, les sénateurs ressentent « l’inquiétude » sur le terrain. Dans leurs départements, ils sont sollicités par les entreprises ou les viticulteurs dans les régions viticoles, particulièrement touchées. Mais petit à petit, « tout le monde regarde ce qu’il se passe aux Etats-Unis », constate le socialiste Hussein Bourgi.
Donald Trump a menacé jeudi 13 mars d'imposer des droits de douane de 200% sur les alcools européens. Les professionnels se disent sonnés par cette annonce tandis que le gouvernement appelle à ne rien céder au président américain. Le secteur français, bien que leader dans ce domaine, apparait déjà fragilisé, entre la crise viticole d’un côté, et de l’autre des spiritueux bousculés par une forte remontée des taxes en Chine.