Violences urbaines (14)

Violences urbaines de juin 2023 : « Ce n’est pas l’institution policière qui est remise en cause, ce sont ses pratiques »
7min

Société

Violences urbaines de juin 2023 : « Ce n’est pas l’institution policière qui est remise en cause, ce sont ses pratiques »

Le 16 janvier, la commission d’enquête du Sénat sur les violences urbaines de juin dernier entendait trois chercheurs spécialistes du lien police-population. Une audition au cours de laquelle a été mentionné le sujet des pratiques policières et des relations entre les policiers et la population des quartiers défavorisés, sujet qui est pourtant le grand absent des mesures post-émeutes du gouvernement.

Le

Marseille: Protests after Nahel
9min

Société

Profil des auteurs de violences urbaines : « On aura d’autres événements de ce genre-là » alerte le sociologue Thomas Sauvadet

Le Figaro révélait hier le contenu du rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) et de l’Inspection générale de la justice (IGJ), remis le 25 août dernier, concluant leur mission flash sur « les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines » de juin-juillet 2023. Le texte liste les caractéristiques des personnes interpellées à l’occasion des épisodes de violences qui ont secoué la France au début de l’été. Il met en exergue les « motivations opportunistes », « l’influence de groupe », qui ont mené ces jeunes, majoritairement hommes, entre 18 et 24 ans, à se rebeller. Thomas Sauvadet, sociologue spécialiste des bandes de jeunes, enseignant à l’université Paris Est Créteil, qui vient de publier Voyoucratie et travail social. Enquêtes dans les quartiers de la politique de la ville aux éditions du Croquant, a livré à publicsenat.fr une analyse du profil de ces jeunes.

Le

Velizy: Castaner and Frederic Veaux the newdirector general of the national police
9min

Institutions

À travers les propos de Frédéric Veaux, « l’administration policière s’érige en 4e pouvoir »

Le soutien apporté par le directeur général de la police nationale (DGPN) à un policier incarcéré a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique. Pour certains, les propos de ce haut-fonctionnaire portent directement atteinte à la séparation des pouvoirs. Emmanuel Macron a lui rappelé que « nul, en République, n’est au-dessus de la loi ».

Le

Wauquiez Perdriau Inauguration Parc des Expositions
8min

Politique

Décryptage : derrière « l’union sacrée » prônée par Laurent Wauquiez, une bataille de communication chez LR

L’ex-président des Républicains appelle Emmanuel Macron à rassembler la classe politique autour de « mesures décisives » après les émeutes urbaines. Bien qu’il lisse son discours et semble livrer une lecture plus nuancée des derniers évènements que certains membres de sa famille politique, Laurent Wauquiez continue de défendre une vision très à droite de la France.

Le

NANTES : Destruction caused by riot.
2min

Politique

Violences urbaines : le gouvernement retire un article controversé de son projet de loi pour la reconstruction

L’exécutif a accepté de revoir sa copie du projet de loi pour la reconstruction des bâtiments endommagés par les émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel fin juin. L’article 4, qui autorisait le gouvernement à légiférer par ordonnance sur les copropriétés dégradées, a finalement été retiré de la version du projet de loi qui sera présentée en Conseil des ministres ce jeudi, a appris Public Sénat de source parlementaire. Dans son ensemble, ce texte autorise le gouvernement à déroger au droit de l’urbanisme et aux règles des marchés publics afin d’accélérer les reconstructions dans les communes touchées par les dernières émeutes urbaines. « Un casus belli » Une première version du projet de loi, présentée aux parlementaires lundi soir, prévoyait d’étendre ce cadre juridique d’exception aux bâtiments en copropriété. Une ligne rouge pour le Sénat, qui refuse de laisser un blanc-seing au gouvernement sur ce dossier, touchant notamment au droit à la propriété. « La rénovation des copropriétés est un sujet général, immense, peut-être pour partie à l’origine du sentiment de déclassement dans les banlieues, mais qu’on ne va certainement pas traiter sur un bout de table […]. Le Parlement ne se dessaisira pas de son droit à légiférer sur ça », avait averti la sénatrice LR Sophie Primas, présidente de la commission des Affaires sociales, auprès de Public Sénat. « Nous en avions fait un casus belli. Nous avions dit au gouvernement que nous n’aurions pas voté ce texte si cet article 4 était maintenu », reconnaît la sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassonne, spécialiste des questions de logement. La suppression de cette mesure ouvre désormais la voie à une adoption rapide du projet de loi par la Chambre Haute. « Il sera voté sans aucun doute », ajoute l’élue. Le texte sera examiné en commission lundi 17 juillet, avant un débat en séance publique le mardi 18 dans la matinée. Il arrivera à l’Assemblée nationale dans la foulée.

Le

FRANCE-ROUBAIX-FATAL SHOOTING OF A TEEN-PROTEST-VIOLENCE-AFTERMATH
6min

Politique

Émeutes : une mesure susceptible de faire échouer l’examen du projet de loi reconstruction au Sénat

Le projet de loi pour accélérer la reconstruction des bâtiments dégradés pendant les émeutes urbaines qui ont suivi la mort du jeune Nahel arrivera au Sénat le 17 juillet. Le Palais du Luxembourg aura la primeur de l’examen parlementaire sur ce texte qui vient bousculer l’agenda de fin de session. Il sera porté par Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, qui a reçu lundi soir les présidents des deux commissions parlementaires qui seront saisies sur le fond : Sophie Primas, présidente LR de la commission des Affaires sociales du Sénat, et son homologue à l’Assemblée nationale, le député Renaissance Guillaume Kasbarian. Pour l’heure, la version provisoire du texte qui leur a été présentée tient en quatre articles, et se résume en un projet global d’habilitations à légiférer par ordonnance. « Nous sommes face à un cas bien particulier, avec des périmètres extrêmement précis, qui concernent le bâtiment public, pour des dommages causés durant les cinq jours d’émeutes », explique à Public Sénat Sophie Primas. La Chambre haute, où domine une majorité de droite et du centre, est d’ordinaire rétive à l’idée de déléguer à l’exécutif une part du pouvoir réglementaire qui revient aux parlementaires. « Mais on voit bien qu’il y a ici urgence, et une véritable nécessité à aller très vite pour venir en aide aux élus locaux », défend la sénatrice des Yvelines, qui ne doute pas que l’ensemble de la droite sénatoriale se rallie à cette exigence. Au vu des différents domaines recoupés par ce texte, il sera examiné par trois rapporteurs, le centriste Vincent Delhaye pour la commission des finances, Sophie Primas pour les affaires économique et un troisième rapporteur, dont le nom n’est pas encore connu, pour la commission des lois. Un point d’achoppement, toutefois, et pas des moindres, apparaît déjà sur la rénovation des copropriétés. Le sujet est particulièrement sensible au Sénat, où les questions de logement font partie des thématiques de prédilection de la bien nommée « chambre des territoires ». « L’article 4, s’il reste en place, peut faire échouer ce texte ! » Les trois premiers articles du projet de loi tiennent en un ensemble de dérogations au Code de l’urbanisme et au droit des marchés publics, avec un déplafonnement des subventions que les collectivités sont autorisées à distribuer, et ce afin de pouvoir jouer à la fois sur le levier financier et réglementaire. Quant à l’article 4, susceptible de cristalliser toutes les tensions, il autorise le gouvernement à agir plus spécifiquement sur les copropriétés dégradées. On parle ici d’immeubles d’habitation dont la propriété est répartie entre plusieurs personnes, propriétaires d’un ou de plusieurs lots, parfois avec des baux commerciaux. « Cet article n’a rien à faire là ! », tempête Sophie Primas. « La rénovation des copropriétés est un sujet général, immense, peut-être pour partie à l’origine du sentiment de déclassement dans les banlieues, mais qu’on ne va certainement pas traiter sur un bout de table, entre minuit et une paire de draps. Le Parlement ne se dessaisira pas de son droit à légiférer sur ça », martèle la présidente de la commission des Affaires sociales. Et de lancer un avertissement : « On verra bien à quoi ressemblera le projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres. Mais l’article 4, s’il reste en place, peut faire échouer ce texte au Sénat ! ». Contacté par Public Sénat, le cabinet de Christophe Béchu n’a pas donné suite à notre appel. Un contre la montre Ce coup de pression à l’approche de la pause estivale joue aussi sur le calendrier très serré qu’espère tenir l’exécutif. Le gouvernement ne veut pas perdre de temps et mise sur un examen du texte à l’Assemblée nationale le 19-20 juillet, avant la tenue d’une éventuelle commission mixte paritaire le vendredi 21. Si le projet de loi devait être soumis à une seconde lecture, la session extraordinaire pourrait être repoussée vers la fin du mois, avec le risque de voir les débats se tenir dans un hémicycle largement déplumé au Palais du Luxembourg, puisqu’une bonne partie des parlementaires sera retournée en circonscription pour battre campagne avant les sénatoriales de septembre. Les dernières modifications d’ampleur du droit de la copropriété remontent à 2018, avec la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN). Déjà à l’époque, le gouvernement avait tenté de prendre la main sur ce dossier avec une demande d’habilitation pour codifier le droit de la copropriété et réorganiser les règles de gouvernance et d’organisation de ces dernières, une habilitation refusée par la chambre haute. « Elle représente un blanc-seing donné au Gouvernement ! », avait alerté la rapporteure Dominique Estrosi-Sassonne lors des débats en commission, estimant que le sujet était « trop important » pour se passer d’un débat devant les deux chambres du Parlement. La fédération de l’assurance a dressé ce vendredi un bilan provisoire des dégâts causées par les émeutes, sur la base des premières démarches d’indemnisation. Pour l’heure, la facture est estimée à 650 millions d’euros. Les dommages aux infrastructures publiques représentent 35% de ce coût, soit près de 230 millions d’euros. Mais la note finale pourrait s’avérer bien plus salée pour les collectivités dans la mesure ou les aménagements urbains, la voirie par exemple, ne sont pas tous couverts par les assurances. Sur notre antenne le 4 juillet, Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, avait évoqué la création d’un fonds d’urgence destiné à prendre en charge ces cas très spécifiques.

Le

Violences urbaines de juin 2023 : « Ce n’est pas l’institution policière qui est remise en cause, ce sont ses pratiques »
3min

Politique

Réponse aux violences urbaines : « Elisabeth Borne est un encéphalogramme plat, une machine sans convictions », tacle le RN Sébastien Chenu

Le Rassemblement national appelle à un renforcement global de l’arsenal législatif contre les émeutiers à l’origine des violences urbaines qui ont agité les banlieues pendant plusieurs jours. « La réponse la plus adaptée est évidemment pénale, ce qui ne veut pas dire que l’on évacue un traitement social qui peut être nécessaire dans certains cas, mais la réponse est d’abord dans la peine et la sanction que doivent encourir ces voyous », a déclaré le député RN Sébastien Chenu, invité ce mardi 11 juillet de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « Il faut reprendre le contrôle sinon, la prochaine fois, ce sera bien pire », ajoute le député. Un constat qu’il a pu lui-même dressé à Elisabeth Borne, le Première ministre, qui a reçu le 3 juillet les oppositions pour entendre leurs propositions. « Elisabeth Borne est un encéphalogramme plat, elle ne répond pas, c’est une machine sans convictions, sans chair. Elle applique doctement, mécaniquement, ce que dit le président de la République mais elle ne pense rien », tacle-t-il. « N’importe quel parent censé n’a pas vocation à laisser son gamin brûler des écoles » « Les peines planchers sont l’un des dispositifs, mais la réponse pénale doit passer par une multiplicité de dispositifs pour permettre une réponse adaptée et surtout immédiate et cohérente », soutient ce proche de Marine Le Pen. « Nous n’avons jamais tenté de sanctionner les familles à travers la suppression des allocations familiales pour celles dont les gamins seraient multirécidivistes. N’importe quel parent censé, d’où qu’il vienne, Français ou immigré, n’a pas vocation à laisser son gamin, la nuit, brûler des écoles », s’agace-t-il. Les Républicains militent pour une mesure similaire. Entre 2010 et 2013, un dispositif semblable a déjà été appliqué sur proposition d’Éric Ciotti, consistant à supprimer les allocations familiales pour lutter contre l’absentéisme scolaire. Au moment de l’abrogation du dispositif, un rapport du Sénat avait estimé qu’il n’était pas possible d’apprécier son efficacité. « Parler comme le RN quand vous êtes dans l’opposition pour gouverner comme les pires des socialistes une fois que vous êtes dans la majorité… c’est le discours habituel des LR », tacle Sébastien Chenu. « Ils n’ont ni la volonté, ni la solidité ni le courage politique. » Le Rassemblement national veut également en finir avec « l’excuse de minorité ». Alors qu’une large partie des émeutiers à l’origine des violences urbaines sont mineurs, Sébastien Chenu a déposé une proposition de loi pour toucher à l’article 122-8 du Code pénal qui atténue la responsabilité des mineurs responsables de crimes « en raison de leur âge ». « Il faut que les jeunes de 13 à 16 ans encourent les mêmes sanctions. Je pense que cela fait partie du jeu », a-t-il commenté.

Le