INTERVIEW - Désormais privés de l’aide militaire américaine, les Ukrainiens tentent de ne pas perdre pied face à l’agresseur russe. Ils ont lancé dans la nuit de lundi à mardi une attaque de drones d’une ampleur inédite en direction de la Russie, alors que s’ouvrent des négociations entre Kiev et Washington ce mardi 11 mars à Djeddah, en Arabie saoudite. Auprès de Public Sénat, le Général Dominique Trinquand, spécialiste des relations internationales, analyse les enjeux autour de ces échanges.
La France et le Royaume-Uni, militent conjointement pour l’envoi de troupes européennes en Ukraine, une fois la paix conclue. L’objectif : sécuriser la ligne de contact entre l’Ukraine et la Russie (environs 1500 kilomètres) et les infrastructures stratégiques, pour dissuader Vladimir Poutine d’attaquer à nouveau. Volodymyr Zelensky estime qu’il faudrait 200 000 soldats étrangers pour cela, mais les moyens européens sont bien en deçà. Explications.
Malgré le désengagement américain en Ukraine, les Français, à une très large majorité, ne souhaitent pas que l’armée française s’implique sur le terrain, selon un sondage Odoxa réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Par ailleurs, ils sont 72% à redouter le déclenchement d’une nouvelle guerre en Europe dans les années à venir.
Trois ans jour pour jour après l’invasion russe de l’Ukraine, Emmanuel Macron se rend ce lundi 24 février à Washington pour rencontrer le président américain à la Maison-Blanche. Une rencontre qui se déroule dans un climat de tension important entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, qualifié par le milliardaire de « dictateur ». « Il faut, pour négocier avec Vladimir Poutine, lui avoir au préalable infligé une défaite claire et nette », répète ce matin Bernard Guetta sur Public Sénat.
Le président américain multiplie les attaques contre son homologue ukrainien, l’accusant notamment d’être « un dictateur sans élections ». « Des déclarations d’une grande violence », dénonce la présidente du groupe d’amitié France-Ukraine au Sénat, Nadia Sollogoub. La sénatrice recevait une délégation de parlementaires ukrainiens cette semaine, trois ans après le début de la guerre.
Plusieurs dirigeants européens sont conviés pour une réunion d’urgence à l’Elysée, afin d’échanger sur la « contribution européenne » aux négociations de paix en Ukraine. Alors que l’administration Trump multiplie les initiatives pour parvenir au cessez-le-feu, l’Union européenne peine encore à parler d’ « une seule voix », analyse Emmanuel Dupuy, président de l’institut Prospective et sécurité en Europe.
Le président des Etats-Unis et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone, pour convenir de l’ouverture de négociations « immédiates » pour un cessez-le-feu en Ukraine. En position de faiblesse, Volodymyr Zelensky semble prêt à discuter. Marginalisée par Donald Trump, l’Union européenne appelle de son côté à la prise en compte des intérêts ukrainiens.
Le dernier baromètre Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale revient sur les actualités qui ont marqué les Français en 2024. Pour 34 % des sondés, c’est la crise politique provoquée par la dissolution qui arrive en tête des évènements les plus importants de l’année.
Depuis mardi 6 août, l’armée ukrainienne livre une offensive dans la région russe de Koursk, la première en deux ans et demi de combats. Tournant stratégique ou technique de diversion, les buts de l’offensive ne sont pas encore clairs mais pourraient déstabiliser l’armée russe.
Invité à prononcer un discours devant l’Assemblée nationale, le président ukrainien a remercié la France pour son soutien, après l’annonce de l’envoi de Mirage. « Pour la paix juste, il faut plus », a tout de même souligné Volodymyr Zelensky, affirmant que la guerre en Ukraine « a désormais pour l’Europe la même signification existentielle » que la Seconde guerre mondiale.
Verrons-nous des formateurs français sur le sol ukrainien ? Le sujet, discuté depuis plusieurs mois, est sensible, alors qu’une réunion en visio entre les ministres de la défense français et ukrainien sur l’envoi d’instructeurs a donné lieu à des déclarations contradictoires. Le Général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, estime qu’il s’agit d’une simple « question de timing ».
Réunie en session extraordinaire, la Chambre américaine des représentants a approuvé samedi, après de longues et laborieuses tractations, une aide à l’Ukraine, qui devrait être validée par le Sénat américain ce mardi. Principal soutien militaire de l'Ukraine, les Etats-Unis n'avaient pas adopté de grande enveloppe pour Kiev depuis près d'un an et demi. De quoi renverser la vapeur sur le terrain ? Pour le général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, cette aide va servir à torpiller les objectifs militaires russes.