Sur le chantier de l'A69, tout le monde dénonce "un gâchis"
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Jacques Armengaud est un maire en colère. Sa commune, Saïs, est traversée par l’Autoroute A69. Ou plutôt par un chantier désormais à l’arrêt. Depuis un des endroits où passera l’autoroute, il décrit le paysage en chantier : « Derrière moi il y a des volumes de terre qui correspondent au chantier qui est à l’abandon et devant moi c’est l... e pont qui vient d’être reconstruit. Et par la décision couperet du 27 février ce point va être inutilisé. » Sur sa commune, ce sont cinq ponts ou viaducs qui sont déjà construit. Impossible pour lui que la justice empêche de finir le travail. « Je pense que les jeunes pousses du Tribunal administratif, il leur a manqué de faire un aller-retour depuis Toulouse pour se rendre compte de l’ampleur du chantier et de l’impossibilité technique de l’abandonner » plaide-t-il. Mais pour les opposants à l’autoroute, ce sont bien les pouvoirs publics qui sont responsables de ce gâchis. « Pour nous elle n’aurait jamais dû exister » tranche Alain Hébrard, membre du collectif La voie est Libre, en pointe dans le combat contre l’autoroute. « Ils ont mis les bouchées double pour faire le maximum de dégâts, ils ont joué ils ont perdu » se félicite-t-il. Si l’autoroute est à l’arrêt, les travaux ont déjà eu de lourdes conséquences à ses yeux. Avec notamment des terres agricoles perdues. « Ces terres sont stérilisées à la chaux donc il faudra énormément de boulot, des années d’amendement, de culture pauvre ou de non-culture ». A 50km à l’ouest, à Verfeil, en Haute Garonne, Dominique Rougeau est un des agriculteurs expropriés. Sur ses 120 hectares, huit ont été achetés pour le tracé de l’autoroute. Qui coupera ses terres en deux. En attendant, il traverse le chantier au quotidien : « Pour l’instant je coupe mais après il me faudra 4 kilomètres pour rejoindre mes champs » explique-t-il. Et il ajoute avec humour : « Je suis le premier et le seul usager de l’A69 et j’en profite tant qu’il n’y a pas de péage. » Sur ces terres devenues un chantier, il avait développé une activité horticole. Ce sont 2 hectares de pivoines qui ont été arrachées, lui qui est le seul fournisseur d’Occitanie pour ce produit. S’il compte bien replanter sur d’autres parcelles, cela demandera du temps. « Le gâchis est déjà fait. On limitera peut-être les choses en recouvrant une certaine quiétude de vie. Mais la balafre restera dans le Lauragais. » Comme beaucoup dans la région, il ne sait pas encore de quoi l’avenir sera fait. Et attend avec fébrilité les prochaines décisions judiciaires pour ce chantier à l’arrêt.
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