L'intégrale du 08 juillet

À rebours de toutes les enquêtes d’opinion, le Nouveau Front Populaire a créé la surprise en s’imposant comme la coalition la plus importante, avec 193 députés. Dès l’annonce des premières estimations, Jean-Luc Mélenchon a appelé Emmanuel Macron à former un gouvernement sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Pourtant promis à une per... cée historique, le Rassemblement national échoue à obtenir la majorité absolue. Pire, il ne double pas son nombre de députés. Il passe ainsi de 88 à 143, grâce aux élus ciottistes. Un seuil néanmoins historique pour le parti à la flamme qui ne comptait que sept députés avant les législatives de 2022. Jordan Bardella ne sera donc pas le prochain Premier ministre, mais si le bloc de gauche revendique la victoire et salue le maintien du barrage républicain contre la « vague » bleue marine, le RN devient le parti politique le plus important à l’Assemblée nationale. La percée du RN est aussi idéologique dans un pays que les sondages disent à droite, malgré la victoire numérique du Nouveau Front Populaire. Un paradoxe dont devra se saisir Emmanuel Macron, alors que la majorité sortante et Les Républicains sauvent les meubles. Renaissance n’obtient que 165 députés, quand LR et ses alliés en totalisent 55. Emmanuel Macron doit-il forcément appeler à Matignon celui ou celle qui sera désigné par le parti arrivé en tête ? Comment le Nouveau Front Populaire avec moins de 200 députés pourra-t-il gouverner sous la menace permanente d’une motion de censure ? Une autre coalition est-elle possible ? On en débat avec Christelle Craplet, directrice BVA Opinion, Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico, Vincent Couronne, chercheur en droit européen, directeur du média Les Surligneurs. Les sondages prédisaient une victoire pour Jordan Bardella, il n’en sera rien. Le Rassemblement national échoue à tripler son nombre de députés. Il lui en fallait 289, il n’en obtient que 144. Un échec dont se satisfont la majorité sortante et le Nouveau Front Populaire. Le premier perd sa majorité relative, le second devient le bloc majoritaire, mais ne totalise que 193 députés. Face à cette situation, Gabriel Attal, Premier ministre depuis cinq mois, a proposé sa démission à Emmanuel Macron. Le président de la République a pour l’instant maintenu le chef du gouvernement à son poste. Un poste d’ailleurs convoité par le Nouveau Front Populaire, comme l’a fait savoir Jean-Luc Mélenchon, mais le chef de l’État ne semble pas pressé de confier les clés de l’hôtel de Matignon à la coalition de gauche. C’est davantage la paralysie de l’Assemblée nationale qui est à craindre, tant l’absence d’une majorité relative conséquente est criante. Deux blocs sont en capacité de faire tomber un gouvernement issu du troisième. Qui pour succéder à Gabriel Attal ? Un gouvernement consensuel est-il possible ? On en débat avec Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, Laurence Rossignol, sénatrice PS du Val-de-Marne, Aymeric Durox, sénateur RN de Seine-et-Marne, Alain Joyandet, sénateur LR de la Haute-Saône.