L'intégrale du 12 juin
Emmanuel Macron rentre en campagne. À peine trois jours après avoir décrété la dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République a tenu une conférence de presse ce matin à l’Élysée. Durant près d’une heure et demie, il a présenté sa vision de la séquence politique en cours, et l’ébauche du programme de la majorité ... présidentielle en vue des législatives. Il a également indiqué que les projets de loi sur la fin de vie, sur la fusion de l’audiovisuel public et la réforme constitutionnelle portant sur la Nouvelle-Calédonie étaient suspendus, tout en soulignant sa confiance dans la capacité des Français à dire « non aux extrêmes ». En coulisses, les ténors de Renaissance plaident pour un effacement d’Emmanuel Macron de la surface médiatique. En cause, son omniprésence contribuerait systématiquement à la montée du Rassemblement national. Un argument que Marine Le Pen avait elle-même formulé la semaine dernière : « plus il parle, plus il mobilise pour notre liste ». Certains candidats de Renaissance pourraient même aller jusqu’à supprimer le chef de l’État de leur tract et de leur affiche, de peur de susciter un rejet plus conséquent. Qui va diriger ses troupes déboussolées ? Un accord de gouvernement serait-il possible, après le 7 juillet, avec les LR et les socialistes qui rejettent les extrêmes ? On en débat avec Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences en droit public et constitutionnaliste, Valérie Lecasble, éditorialiste politique à lejournal.info, et Jean Garrigues, historien, président du Comité d'histoire parlementaire. La dissolution de l’Assemblée nationale annoncée dimanche par Emmanuel Macron n’en finit pas de rebattre les cartes et de briser les digues. Le rapprochement significatif d’Éric Ciotti avec le Rassemblement national a définitivement brisé le front républicain qui prévalait depuis son instauration par Jacques Chirac en 2002, après la percée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Même s’il indique faire « confiance » aux Français pour dire « non aux extrêmes », le président de la République a fustigé, lors d’une conférence de presse donnée ce mercredi, l’incohérence des positions du RN avec la réalité de la société. Dans une tribune pour Le Figaro, les ministres issus des Républicains ont appelé à son maintien, en tant qu’héritiers de général de Gaulle, de Philippe Séguin, de Simone Veil et de Jacques Chirac. Une position très largement discutée dans la société : selon les premières estimations post élections européennes, la progression du RN serait significative ; le parti d’extrême droite pourrait obtenir la majorité relative, voire absolue. Du côté de la gauche, la campagne démarre en trombe avec la création d’une union du PS, des Écologistes, du Nouveau Parti anticapitaliste, le tout chapeauté par La France insoumise. D’emblée, la priorité numéro un consiste à faire barrage au Rassemblement national. Pourquoi le Front républicain est-il moribond ? Les Républicains, qui ont exclu Éric Ciotti aujourd’hui, peuvent-ils encore y participer ? La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon est-elle en train de devenir le nouvel épouvantail pour la droite républicaine ? On en débat avec Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, Antoine Jardin, ingénieur de recherche au CNRS et co-directeur de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean Jaurès, Stewart Chau, directeur d'études chez Verian.
Publié le
Invités
Stewart Chau, Valérie Lecasble, Sophie de Ravinel, Anne-Charlène Bezzina, Jean Garrigues, Antoine Jardin
Thématique
Société
Présentateur
Thomas Hugues
Durée
1h27mn
Disponibilité
Jusqu'au 12/06/2025