L'intégrale du 19 juin
Plus le Rassemblement national se rapproche de Matignon, plus il recule sur ses propositions. Un paradoxe qui consacre sa normalisation dans la sphère politique après 40 années de diabolisation. Pris de court comme tous les autres partis par l’annonce surprise de la dissolution le 9 juin, le parti à la flamme bénéficie d’une forte dynamique électo... rale obtenue le soir des élections européennes, le propulsant ainsi en première force politique du pays. Tout juste réélu au Parlement européen, Jordan Bardella se positionne déjà comme potentiel Premier ministre dans un « gouvernement d’union nationale », grâce à l’alliance faite avec le président des Républicains Éric Ciotti. Depuis quelques jours, le président du RN ne cesse de détailler ses engagements et de réévaluer ses priorités. Le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration demeurent les trois axes essentiels, « d’urgence » de ses 100 premiers potentiels jours à la tête du gouvernement. L’abrogation de la réforme des retraites, ou la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans interviendraient cet automne, mais sont d’abord conditionnées à un audit que Jordan Bardella souhaite sur l’ensemble des finances de l’État. Et puis elle était l’une des grandes promesses de campagne de Marine Le Pen sur le plan sociétal, l’interdiction du voile islamique, n’est aujourd’hui plus qu’un « objectif ». Mais la condition ultime reste, pour le président du RN, l’obtention d’une majorité absolue. Jusqu’où le RN va-t-il gommer les aspérités de son programme pour rassurer les Français ? Est-il armé pour prendre le pouvoir avec un Premier ministre âgé de 28 ans et aucun ancien ministre dans ses rangs ? L’alliance avec Éric Ciotti sonne-t-elle la fin du parti Les Républicains ? On en débat avec Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences en droit public et constitutionnaliste, Pascal Perrineau, politologue, et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef du magazine « Regards ». C’est l’une des grandes absentes de cette campagne éclair des élections législatives, l’écologie n’est clairement pas la priorité des candidats. Face à la crise agricole, le Rassemblement national avait fustigé une certaine « écologie punitive » et un excès de normes. Des restrictions qu'il entend vite supprimer s'il accède au pouvoir. Le Nouveau Front Populaire propose, quant à lui, une planification écologique, et un déploiement plus ample des énergies renouvelables. Une politique écologique qui serait approfondie et accélérée eu égard à celle de l’actuel gouvernement désormais suspendue. En matière environnementale et énergétique, le parti présidentiel propose de poursuivre ses efforts pour la décarbonation de l’industrie et de créer huit nouvelles centrales nucléaires, en plus des six déjà prévus. Des propositions qui devraient, selon le parti Renaissance, permettre de gagner en indépendance et en souveraineté. Quelle indépendance énergétique, grâce au nucléaire ou aux énergies renouvelables ? Quel modèle pour notre agriculture ? Faut-il relancer le pacte vert européen ou le freiner ? On en débat avec Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l'environnement, professeur à Paris I, Marie Bellan, journaliste en charge de l'environnement aux Échos, et Sébastien Abis, chercheur associé à l’Iris, spécialiste des questions agricoles et alimentaires.
Publié le
Invités
Pascal Perrineau, Anne-Charlène Bezzina, Sébastien Abis, Pablo Pillaud-Vivien, Arnaud GOSSEMENT, Marie BELLAN
Thématique
Société
Présentateur
Thomas Hugues
Durée
1h27mn
Disponibilité
Jusqu'au 19/06/2025