Souvenez-vous. Le 14 février 2003, Hans Blinx, responsable des inspecteurs de l’ONU vient de remettre son nouveau rapport sur les armes de destructions massives en Irak. Il préconise de nouvelles inspections. Au Conseil de sécurité de l’ONU, Colin Powell, secrétaire d’Etat américain, affirme que Saddam Hussein ne joue pas le jeu des inspections. Pire, il « triche » avec l’ONU. De son côté, la France souhaite que les inspections se poursuivent en Irak. Et c’est à travers un vibrant plaidoyer de Dominique de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, que la France fait entendre son opposition à la guerre.
« Monsieur le président, à ceux qui se demandent avec angoisse quand et comment nous allons céder à la guerre, je voudrais dire que rien, à aucun moment, au sein de ce Conseil de sécurité, ne sera le fait de la précipitation, de l'incompréhension, de la suspicion ou de la peur » affirme Dominique de Villepin.
Et d’ajouter : « Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix. Et c'est un vieux pays, la France, un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'Occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèles à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »
Fait rare, Dominique de Villepin est applaudi par les opposants à la guerre. L’ONU se déchire. La seconde guerre d’Irak débutera un mois plus tard le 19 mars 2003, déclenchée par les Etats-Unis alliés à la Grande-Bretagne, sans l’aval des Nations-Unies.
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