Article 24 : « Amateurisme, légèreté, mépris du Parlement, Absurdistan, on a tout eu » tacle Bruno Retailleau
Invité de la matinale de Public Sénat, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau s’est montré très sévère à l’encontre du gouvernement après les nombreux imbroglios qui ont entouré la proposition de loi, Sécurité globale.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
« Amateurisme, légèreté, mépris du Parlement, Absurdistant, on a tout eu. En plus l’exécutif a vu sa propre majorité se dresser contre lui, c’est inédit ». Bruno Retailleau n’avait pas assez d’adjectifs pour qualifier la séquence qui a entouré l’examen de la proposition de loi Sécurité globale (voir nos articles ici et ici).
Un texte très décrié, en particulier son article 24 qui pénalise le détournement d’images de forces de l’ordre. « En réalité, on avait deux problèmes. La rédaction de l’article 24 totalement maladroite où il faut qualifier une intention ce qui est extrêmement difficile. On met un délit dans le cadre de la loi sur la liberté de la presse donc on imagine l’inquiétude des journalistes » a-t-il résumé.
« L’autre problème » pour le sénateur de Vendée, c’est le télescopage de ce fameux article 24 avec une autre disposition du projet de loi séparatisme « confortant les principes républicains ». « A un mois près on propose au Parlement deux rédactions différentes pour la même finalité. Ce n’est pas du travail, c’est de l’amateurisme […] On a une rédaction de M.Darmanin et une autre qui est sans doute une rédaction de M.Dupond-Moretti ».
Bruno Retailleau déplore également « l’agitation » et « la communication » du ministre de l’Intérieur. Il « veut se faire pousser du col et en est réduit à faire des coups de menton législatif ou autre, quasiment en permanence ».
« Nous n'avons pas été compris » a d'ailleurs reconnu, ce matin, sur BFM TV, le Premier minsitre, Jean Castex avant d'appeler à « l'apaisement ».
S’appuyant sur l'’audition au Sénat du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, le président des sénateurs LR demande « à ne pas laisser nos forces de l’ordre à la vindicte d’un certain nombre de groupuscules extrêmement dangereux. Il faut les protéger […] Mais on ne peut pas non plus laisser penser qu’on va réduire la liberté de la presse. C’est pour ça que M.Darmanin est assez maladroit et est un mauvais ambassadeur de ses propres troupes. Les policiers ne demandent pas de réduire la liberté des journalistes. Ils veulent simplement qu’on puisse renforcer leurs droits à eux ».
Il faut sanctionner les récidives pour la burka
En ce qui concerne le futur projet de loi « confortant les principes républicains », Bruno Retailleau « veut aller plus loin », notamment sur le port du voile ». « L’islamisme essaye de marquer le territoire. Ils essayent d’isoler en marquant les femmes, la communauté musulmane du reste de la communauté nationale […] Il faut sanctionner les récidives pour la burka, y compris en arrêtant les aides sociales pour celles qui récidivent. Je suis également pour l’interdiction du port du voile à l’Université » a-t-il plaidé.
Le sénateur LR note aussi qu’Emmanuel Macron refuse de reconnaître le lien « entre le désordre migratoire et la question du terrorisme ». « La France est le premier pays européen pour ceux qui sont déboutés du droit d’asile. Ils viennent chez nous car on est plus laxistes » estime-t-il.
Dans une lettre aux magistrats, le ministre de la Justice propose notamment d’élargir le plaider-coupable aux crimes. Une idée qui fait débat, y compris chez les LR. Pour vendre sa réforme, Gérald Darmanin a invité ce lundi soir l’ensemble des 1000 parlementaires français dans les murs de son ministère.
La députée Modem, Sandrine Josso et la sénatrice RDSE, Véronique Guillotin ont remis 50 propositions à la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé pour prévenir et lutter contre le procédé de la soumission chimique. Des propositions qui sont issues de la mission gouvernementale initiée il y a un an et demi, dans la foulée de l’affaire Joël Guerriau.
56 % des Français souhaitent voir leur maire actuel réélu aux prochaines élections municipales de 2026, selon un sondage Ifop/Ouest-France publié le 11 mai.
Le ministre de la Justice ne fait pas les choses à moitié. Gérald Darmanin a invité l’ensemble des députés, sénateurs et eurodéputés ce lundi soir, Place Vendôme, soit plus de 1.000 personnes, pour « un temps d’échange sur les grandes orientations du ministère de la Justice ». Une invitation qui étonne pour le moins au sein de l’opposition…
Le
Le direct
Aides publiques aux entreprises : audition de Bruno Le Maire
Aides publiques aux entreprises : audition de Bruno Le Maire