Saint-Brevin : Françoise Gatel épingle la « froideur administrative » du sous-préfet de Loire-Atlantique

La présidente centriste de la délégation aux collectivités affiche sa déception sur réponses apportées par le préfet et sous-préfet de Loire-Atlantique. Les deux représentants de l’État étaient auditionnés au Sénat sur les circonstances qui ont conduit le maire de Saint-Brevin-les-Pins à démissionner.
Guillaume Jacquot

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La commission des lois souhaitait comprendre et surtout entendre le point de vue des différentes parties sur les évènements de Saint-Brevin-les-Pins. En auditionnant ce 31 mai le préfet et le sous-préfet de Loire-Atlantique, les sénateurs ont cherché à confronter leur point de vue à celui du maire démissionnaire, Yannick Morez qui avait dénoncé l’absence de soutien de l’État. Victime d’un incendie criminel à domicile, dans le contexte d’un déménagement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile sur sa commune (Cada) à l’intérieur du territoire communal, l’élu n’avait pas caché sa colère à l’égard des services de l’État.

Les explications des deux membres du corps préfectoral ont particulièrement étonné Françoise Gatel (Union centriste), présidente de la délégation aux collectivités territoriales. « Je pense qu’il y a une incompréhension totale du ressenti du maire et de la gravité des évènements, et qu’on a de la part du sous-préfet – moi je n’accuse personne – une réponse, vous avez vu, d’une froideur administrative, factuelle, sur laquelle on n’a pas de commentaire à faire. » Et d’ajouter « Il n’a pas pris, je suis désolée, la mesure du volet humain, du volet de pression morale », a déclaré la sénatrice sur notre antenne, ce 1er juin.

La parlementaire reproche notamment à l’État d’avoir failli dans l’évaluation des risques qui entouraient le projet de déménagement du Cada. « Si la situation avait été peut-être mieux appréciée, les risques mieux évalués, on n’aurait pas eu cette succession d’évènements tragiques et cette fin qui est d’une grande tristesse », a-t-elle estimé. Le préfet Fabrice Rigoulet-Roze a considéré au contraire qu’une « attention particulière » avait été accordée par la gendarmerie « à tous les aspects de ce dossier ». Tout en insistant sur le contexte social en cours à l’époque, celui de la mobilisation contre la réforme des retraites. « À titre contextuel, la semaine au cours de laquelle a été commis l’incendie criminel contre le maire a été ponctuée d’évènements lourds en termes d’ordre public », a-t-il déclaré devant la commission. Pour Françoise Gatel, « ça n’est pas une réponse. »

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