Illu histoire d’un géant

Comment de Gaulle a construit l’image de la France dans le monde

États-Unis, Allemagne mais aussi Sénégal, quand le monde apprend la démission du président de Gaulle en avril 1969, c’est une onde de choc politique. Celui qui était au pouvoir depuis 1958 avait en effet tissé des liens avec le monde entier. Construction d’une politique européenne pour se préserver notamment de l’influence de l’Amérique, décolonisation… Charles de Gaulle avait imprimé sa marque, ses opinions en matière de politique étrangère, laissant ainsi son héritage. C’est l’un des chapitres que nous propose de feuilleter le réalisateur Jean-Pierre Cottet dans le documentaire « De Gaulle, histoire d’un géant » diffusé sur Public Sénat.
Marie Lebon

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28 avril 1969 à minuit dix, c’est par un communiqué laconique envoyé de sa résidence de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises que le général de Gaulle annonce : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi »… La fin d’une carrière politique qui a sans doute débuté en juin 1940 quand celui qui était un général de l’armée française en déroute, lance depuis Londres un appel à la résistance face à l’occupant nazi.
Près de 30 ans plus tard, après son échec au référendum sur la régionalisation, Charles de Gaulle se retire « dans une solitude orgueilleuse » dans sa maison familiale pour y écrire ses mémoires. Des mémoires politiques pour cet homme qui marqua les années d’après-guerre et façonna le visage de la France dans le monde.

Le général et la fin de l’Algérie française

A la tête du Gouvernement provisoire de 1944 à 1946, le général de Gaulle se retire ensuite pendant plus de 10 ans. Il lui faut attendre 1958 et la crise algérienne pour revenir « aux affaires ». Alors que le gouvernement en place semble impuissant, le 29 mai le président René Coty fait appel à de Gaulle pour former ce qui sera le dernier gouvernement de la IVe République. De Gaulle exulte, il obtient les pleins pouvoirs pour six mois et souhaite rédiger une nouvelle constitution.
Acte Un de son retour au pouvoir.

Dès le 4 juin, le Général est à Alger, où il lance à la foule le célèbre « Je vous ai compris », une formule « suffisamment ambiguë pour satisfaire tout le monde », point de départ de la fin de l’Algérie française qui aboutira, après encore de nombreuses crises, de nombreux morts, à l’indépendance du pays en 1962 par la signature des Accords d’Evian.

Avec la fin de l’Algérie française, une page se tourne pour le pays et de Gaulle, qui vient de nommer Georges Pompidou à Matignon et qui a désormais une nouvelle ambition pour la France : peser davantage sur la scène internationale et refuser la politique des blocs Est-Ouest.

Le Président et la guerre froide

Ainsi en mars 1960, le président de Gaulle reçoit Nikita Khrouchtchev premier secrétaire du Parti communiste de l’URSS. Un an plus tard, c’est la visite du couple Kennedy qui fait l’événement en France. Si comme le souligne réalisateur Jean-Pierre Cottet dans le documentaire « De Gaulle, histoire d’un géant », « les gazettes de l’époque enjolivent alors la relation entre la première dame américaine et le président français dont on dit qu’il est sous le charme de cette First lady aux origines françaises », l’événement n’en est pas moins historique pour de Gaulle comme pour la France.
Par ces deux visites où la France apparait dans sa grandeur, de Gaulle amorce une de ses grandes ambitions politiques : Renforcer la grandeur de la France, en renforçant son indépendance sur la scène internationale et notamment face aux Etats-Unis.

De Gaulle et l’Europe

Au cours de la seconde partie de son mandat, le Président laisse son Premier ministre Georges Pompidou gérer les événements intérieurs pour devenir comme le souligne le réalisateur Jean-Pierre Cottet l’homme des « grands desseins », avec comme dernier objectif de « bâtir une Europe des États, solidaire, puissante, tout en respectant la culture de chaque nation ».
Ainsi, le 22 janvier 1963, il signe avec le chancelier Konrad Adenauer le traité de l’Élysée marquant la réconciliation entre les deux pays. Enfin, toujours avec cette même idée de construire une Europe forte mais indépendante de l’Amérique, il s’oppose à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun craignant que cette dernière soit le cheval de Troie des États-Unis. Preuves qu’au cours de sa vie politique, et notamment lors de son passage à l’Élysée, de Gaulle a voulu imprimer sa marque en France mais aussi donner au pays une place majeure dans un monde en reconstruction au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Retrouvez le documentaire « De Gaulle, histoire d’un géant » vendredi 27 décembre à 22h sur Public Sénat et en replay ici.

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