Ce devait être l’une des auditions les plus attendues de la commission d’enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne. Le directeur des opérations de l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), Mohamed Sifaoui était attendu à 9H au Palais du Luxembourg. Après avoir décliné une première convocation pour raisons de santé le 31 mai dernier, le journaliste ne s’est pas présenté au Sénat ce mardi 13 juin en raison d’une perquisition en cours à son domicile comme l’a annoncé le président socialiste de la commission d’enquête, Claude Raynal.
« Dès lors cette audition n’aura pas lieu. Nous verrons comment nous pourrons avancer dans ce dossier par la suite », a regretté Claude Raynal.
Il y a 15 jours, c’était Cyril Karunagaran, le président de l’USEPPM qui avait répondu tant bien que mal aux questions des parlementaires à la place de Mohamed Sifaoui . Son association était la principale bénéficiaire du Fonds Marianne lancé par Marlène Schiappa après l’assassinat de Samuel Paty. Piloté par le comité interministériel, ce Fonds était doté de plus de 2 millions d’euros avait pour objectif d’accompagner des associations investies dans la promotion des valeurs républicaines pour répliquer aux discours séparatistes en ligne.
Bénéficiaire de la plus grosse subvention, 355 000 euros, Cyril Karunagaran avait peiné à justifier l’utilisation de cet argent. Seuls « 500 posts, tweets, threads et vidéos » défendant la République avaient été produits, comme l’avait expliqué devant la commission d’enquête, l’ancien secrétaire général du Comité Interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), Christian Gravel. Ce dernier fait également l’objet d’une perquisition de son domicile ce mardi.
La commission d’enquête obtiendra peut-être des éclaircissements sur les raisons de la sélection de l’USEPPM parmi les principaux bénéficiaires du Fonds Marianne demain avec les auditions de l’ancienne ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, Marlène Schiappa et sa successeure Sonia Backès.