Paris: debate prior to a vote on a government plan to enshrine the « freedom » to have an abortion in the French Constitution
Agnes Canayer during a debate prior to a vote on a government plan to enshrine the "freedom" to have an abortion in the French Constitution, at the French Senate in Paris, on February 28, 2024//01JACQUESWITT_IVG019/Credit:Jacques Witt/SIPA/2402281807

Ministère de la Famille et de la Petite enfance : un portefeuille au nom controversé pour la sénatrice Agnès Canayer

Laurence Garnier était pressentie pour le poste, c’est finalement une autre sénatrice qui en hérite. Agnès Canayer est nommée ministre déléguée en charge de la Famille et de la Petite enfance, un portefeuille ministériel dont la dénomination inquiète certaines associations de protection de l’enfance.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une polémique en chasse une autre. Les rumeurs d’une nomination au ministère de la Famille de la sénatrice Laurence Garnier, connue pour ses positions très conservatrices sur les sujets sociétaux, avaient suscité jusqu’à l’opposition d’Emmanuel Macron.

C’est finalement sa collègue des Républicains Agnès Canayer qui est nommée ministre déléguée chargée de la Famille et de la Petite enfance, sous la tutelle du ministre des Solidarités et de l’Egalité femmes-hommes Paul Christophe.

Un ministère qui « nie la diversité des modèles familiaux et montre un désintérêt pour les enfants de plus de 3 ans »

Si le portefeuille ministériel existait déjà sous les précédents gouvernements, sa dénomination a cette fois-ci été un peu remaniée, non sans susciter la controverse. Agnès Canayer succède en effet à Sarah El Haïry, nommée ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, dans le gouvernement de Gabriel Attal.

« On passe d’un ministère de « l’Enfance et DES Familles » à un ministère de la « Petite Enfance et de LA Famille », fait remarquer le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok sur Twitter, jugeant que cette nouvelle appellation « nie la diversité des modèles familiaux et montre un désintérêt pour les enfants de plus de 3 ans ».

Un constat partagé par plusieurs associations de protection de l’enfance, à commencer par l’Unicef France. Dans un communiqué publié peu après l’annonce de la composition du gouvernement, sa présidente Adeline Hazan a ainsi exprimé sa « déception face à l’absence d’un portefeuille spécifiquement dédié aux doits de l’enfant dans sa globalité ». « Réduire la question de l’enfance à la famille ou à la petite enfance laisse en suspens les défis majeurs auxquels font face les enfants plus âgés, notamment en matière de protection, de santé, d’éducation et de lutte contre la pauvreté », dénonce-t-elle.

La lutte contre les dérives des crèches privées : un premier chantier explosif

Collègue sénateur d’Agnès Canayer au sein du groupe LR au Sénat, Marc-Philippe Daubresse n’est pas de cet avis. Ministre de la Jeunesse et des Solidarités dans le deuxième gouvernement de François Fillon en 2010, le sénateur comprend de son côté qu’une priorité soit mise sur la petite enfance.

« Le gouvernement a énormément de chantiers sur la table. La question est donc celle des priorités, dans un contexte où il faut conjuguer maîtrise de la dette et en même temps toucher au quotidien des Français », estime-t-il, considérant que la question plus large des droits de l’enfant « doit être portée de façon transversale par plusieurs ministères ».

Même avec un portefeuille réduit aux moins de trois ans, Agnès Canayer aura tout de même beaucoup à faire dès sa prise de fonction. Le livre-enquête du journaliste Victor Castanet sur les graves dérives du système des crèches privées, suscite colère et indignation dans l’opinion publique et fait trembler le secteur. La mission de la nouvelle ministre déléguée pourrait même être observée de très près par ses anciens collègues du Sénat, qui n’excluent pas de lancer une « mission flash » sur les crèches cette année.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Ministère de la Famille et de la Petite enfance : un portefeuille au nom controversé pour la sénatrice Agnès Canayer
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Ministère de la Famille et de la Petite enfance : un portefeuille au nom controversé pour la sénatrice Agnès Canayer
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le