Paris IVG illustrations –  dans un centre d’orthogenie
Brochure d'information sur l'IVG (interruption volontaire de grossesse), dans la salle d'attente du centre d'orthogenie de la maternite des Lilas, un centre referent pour la prise en charge des (IVG) IVG : illustrations dans un centre d'orthogenie Les Lilas, FRANCE - 18/01/2013/Credit:DURAND FLORENCE/SIPA/1301181256

IVG dans la Constitution : le projet de loi présenté ce matin en Conseil des ministres

Le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’IVG dans la Constitution a été présenté en Conseil des ministres ce matin. La formulation qui a été retenue est proche de celle qui a été adoptée au Sénat le 1er février dernier. Cette nouvelle étape est une avancée dans un long processus.
Mathilde Nutarelli

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’était une annonce très attendue. Ce 12 décembre, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’IVG dans la Constitution a été présenté en Conseil des ministres. Il sera examiné en séance à l’Assemblée nationale le 24 janvier prochain. Cet examen fait suite à l’annonce du Président de la République, le 4 octobre dernier, de sa volonté de « trouver un texte accordant les points de vue entre l’Assemblée nationale et le Sénat permettant de convoquer un Congrès à Versailles ».

La nouvelle étape d’un long processus

Le long processus de constitutionnalisation de l’IVG, démarré en 2022, connaît une nouvelle étape. Après l’adoption d’une proposition de loi dans ce sens dans chaque chambre du Parlement, mais avec une formulation différente, la machine semblait bloquée. Emmanuel Macron avait rappelé sa volonté d’inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution le 8 mars, puis plus rien. Les parlementaires attachés à la question avaient alors envisagé de passer par référendum. Pour rappel, la Constitution peut être modifiée à l’initiative de parlementaires si une proposition de loi est adoptée dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale, ce qui contraint le chef de l’Etat à convoquer un référendum.

Mais cette voie ne sera finalement pas nécessaire puisqu’un projet de loi a été présenté et qu’il sera débattu au début de l’année 2024. Dans ce cas-là, comme le texte est à l’initiative du gouvernement, une fois qu’il est adopté dans les mêmes termes par les deux chambres, il peut être soumis au Congrès (la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat), et est adopté s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages.

Une formulation proche de celle du Sénat

Un point, qui peut sembler technique mais qui, en réalité, est crucial, restait en suspens : la formulation de ce projet de loi. En effet, l’Assemblée nationale avait adopté une version du texte consacrant « l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse » en créant un nouvel article dans le Titre VIII de la Constitution, relatif à l’autorité judiciaire. Le Sénat l’avait modifiée par la suite, mentionnant plutôt la « liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse » dans l’article 34, qui définit et délimite le domaine de la loi. L’adoption par la Chambre haute n’avait pas été chose aisée, et la formulation, proposée par le sénateur LR de la Manche Philippe Bas, était apparue comme le consensus gagnant. Cela semble donc logique que le texte gouvernemental reprenne la formulation sénatoriale, « avec de légères modifications », apprend-on de source parlementaire. Il y sera ainsi fait référence à la « liberté garantie de la femme de recourir à l’interruption volontaire de grossesse » et non à un « droit à l’avortement », et l’ajout aura lieu à l’article 34. Cette formulation, qui ne satisfait, ni ne fâche complètement les deux camps, semble donc faire consensus. Mais le parcours de ce texte n’en est qu’à ses débuts, et sa trajectoire, avant le vote du Congrès, que le gouvernement prévoit pour le 4 mars, est loin d’être toute tracée.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris – Marche Feministe contre les Violences de Genre, Sociales et d’Etat
5min

Société

Violences intrafamiliales : « Il existe un continuum entre sexisme et féminicides. Il faut désormais s’attaquer au comportement des hommes »

En France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal chaque jour. Ce mardi, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, deux magistrats remettent à Gérald Darmanin un rapport afin d’apporter une réponse judiciaire mieux adaptée. Ils proposent dix mesures, dont la mise en place d’un nouveau type de magistrat : le juge des violences intrafamiliales.

Le

IVG dans la Constitution : le projet de loi présenté ce matin en Conseil des ministres
3min

Société

Drogue : Eric Piolle s'inquiète de « jeunes de plus en plus fracassés » par le narcotrafic

Le week-end dernier, un jeune adolescent a été touché par balles à Grenoble, près d’un point de deal. Sur la question du narcotrafic, « la société française est en échec », tout comme « les ministres de l'Intérieur successifs », estime Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, invité de Public Sénat ce jeudi 20 novembre. L’édile défend une « légalisation contrôlée » du cannabis pour mettre à mal le trafic.

Le

La sélection de la rédaction

PARIS :  Manifestation pour defendre le droit a l IVG
5min

Société

Un avis de la CNCDH recommande une constitutionnalisation « sans délai » de l’IVG et dans un « texte dédié »

Après l’adoption d’une proposition de loi par l’Assemblée nationale et le Sénat, et après l’annonce par Emmanuel Macron de la constitutionnalisation de l’IVG dans un projet de loi constitutionnel plus vaste à venir, le sujet n’a pas avancé. Ce jeudi, la Commission consultative des Droits de l’Homme publie un avis relatif à la question. Il y recommande d’inscrire l’IVG dans la Constitution « sans délai » et de le faire dans un « texte dédié ». Ce texte relance le sujet, porté au Parlement par de nombreux élus.

Le