Les syndicats agricoles ont donné le coup d’envoi d’un nouveau cycle de mobilisations, avec pour principal mot d’ordre le rejet de l’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Si la France continue de faire pression contre une ratification, sa position semble assez isolée sur la scène européenne.
Alors que démarre un nouveau cycle de mobilisations agricoles, le Sénat examinera le mois prochain une proposition de loi visant à libérer la production « des entraves normatives ». Adopté à l’Assemblée nationale en mai dernier, le projet de loi d’orientation agricole sera, lui, examiné fin janvier par la Haute assemblée.
Adopté à l’Assemblée nationale en mai dernier, le projet de loi d’orientation agricole n’avait pas encore été inscrit à l’ordre du jour du Sénat par le nouveau gouvernement. C’est désormais chose faite. Le texte sera examiné en séance à partir du 14 janvier, annonce la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.
Alors que la colère des agriculteurs couve toujours, les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (Union centriste) déposent un texte pour « libérer la production agricole des entraves normatives ». Il prévoit des assouplissements au niveau des pesticides ou encore des mégabassines. Présenté comme complémentaire au projet de loi d’orientation, il devrait être débattu en fin d’année.
La ministre déléguée chargée du commerce extérieur Sophie Primas a déclaré ce jeudi 25 octobre que les conditions posées par la France «ne sont pas satisfaites » pour la signature d’un accord. Alors que la France campe sur ses positions, d’autres pays européens comme l’Espagne ou l’Allemagne font pression en faveur du traité.
Invoquant la situation des marchés internationaux, le géant français des produits laitiers à fait savoir qu’il allait baisser de 9% sur les six prochaines années sa collecte de lait destiné à l’export. Devant le Sénat, Annie Genevard, la nouvelle ministre de l’Agriculture, a dénoncé « un préjudice à la vie rurale de façon générale ».
En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
Appliqué de manière provisoire depuis 2017, le Ceta est sur la sellette en France, depuis que le Sénat l’a rejeté en mars dernier. Entre temps, les opposants à cet accord commercial de libre-échange entre l’UE et le Canada sont devenus majoritaires à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, de nombreux ministres du gouvernement de Michel Barnier y sont également opposés.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, confié à la députée LR Annie Genevard, fait partie des portefeuilles qui risquent de voir leurs crédits baisser dans le prochain budget. Avec un monde agricole frappé par des crises multiples et structurelles, les sénateurs attendent de pied ferme la feuille de route de la nouvelle ministre.
Renforcement de la protection de l’environnement, introduction du principe de pollueur-payeur, réduction de l’utilisation des pesticides… Michel Barnier a laissé un héritage marquant de son passage aux ministères de l’Environnement, puis de l’Agriculture. Mais aujourd’hui, les associations écologistes observent avec prudence, voire scepticisme, sa nomination à Matignon.
Parmi les nombreux chantiers mis à l’arrêt par la dissolution, la résolution de la crise agricole s’annonce comme l’un des plus brûlants. Sans attendre la formation d’un nouveau gouvernement, le premier syndicat de la profession formule donc ses propositions et dénonce l’inaction de l’État.
Public Sénat a compilé les programmes défendus par les huit listes qui font la course en tête dans les sondages pour les élections européennes, et regroupé leurs principales propositions par thématiques.