L’accord commercial entre l’UE et le Mercosur entre dans sa phase décisive. Un vote au Conseil de l’UE à la majorité qualifiée devrait vraisemblablement se tenir demain avant une possible ratification Ursula von der Leyen le 20 décembre lors d’un voyage au Brésil. Mais l’issue du vote est encore incertaine. Tandis que plusieurs milliers d’agriculteurs font pression à Bruxelles, la France refuse toujours de voter réclamant des garanties supplémentaires. Pour Charlotte Emliger, économiste au CEPII et spécialiste du libre échange, les garanties demandées par la France « ne dépendent pas de l’accord ». Eléments d’analyse.
Présent au Conseil européen à Bruxelles où se réunissent chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres, le président Emmanuel Macron s’est exprimé sur le traité commercial UE-Mercosur qui entre dans sa phase décisive. Il a réaffirmé la position française dont les garanties ne sont pas respectées.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RN à l’Assemblée nationale a salué le « mouvement populaire » des agriculteurs. Tandis que les abattages et les vaccinations se poursuivent et que la signature de l’accord du Mercosur n’a jamais été aussi proche, les actions des agriculteurs français redoublent d’intensité. Hier, plus de 80 actions ont été recensées sur l’ensemble du territoire.
Vaccination massive et plan de sauvegarde renforcé dans le cadre du Mercosur, le gouvernement s’active pour tenter d'apaiser la crise agricole qui dure. Mais le mouvement ne semble pas faiblir et les mobilisations doivent se poursuivre dans la journée. Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Nicolas Forissier, juge normal que le règlement de la crise prenne du temps. Il se félicite que la France ait imposé sa clause de sauvegarde dans l’accord du Mercosur.
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.
À l’initiative des élus écologistes, le Sénat a ouvert une commission d’enquête sur les prix pratiqués dans l’alimentaire. Les parlementaires mèneront une première série d’auditions la semaine prochaine. Ils entendent faire la lumière sur l’écart souvent constaté entre la hausse des prix du chariot de course, et des agriculteurs qui peinent pourtant à gagner correctement leur vie.
Distributeurs et industriels viennent de lancer leurs négociations commerciales annuelles. Un rendez-vous souvent marqué par d’importantes tensions, mais qui sera cette fois encadré par une nouvelle charte destinée à assurer le bon déroulement des discussions. « On va aller chercher des baisses de prix pour les consommateurs français », promet Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc.
Dimanche, lors de l’examen du budget, plusieurs amendements en provenance de la gauche, des écologistes et du centre ont été adoptés afin de renforcer le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture bio le faisant passer de 4 500 à 6 000 euros et en le prolongeant jusqu’en 2028.
Le Sénat s’est opposé à la suppression progressive des avantages fiscaux pour les carburants de première génération. Le gouvernement comptait récupérer près de 300 millions d’euros en 2026 et 700 millions à terme, mais la majorité sénatoriale a rejeté une mesure « funeste » pour le monde agricole.
Alors que les agriculteurs haussent le ton contre l’absence de clarté dans la position de la France sur le traité de libre-échange, signé entre le Mercosur et l’Union européenne fin 2024, le sénateur centriste Franck Menonville a interpellé le gouvernement sur les garanties envisagées, pour accepter l’accord.