Même si elle comportait peu d’annonces, l’allocution du président de la République a largement convaincu les sénateurs. À gauche, un point de vigilance demeure : Emmanuel Macron souhaite investir dans la défense, « sans augmenter les impôts ». Une annonce qui fait craindre de nouvelles coupes budgétaires.
Devant les sénateurs, le ministre des Armées a donné « un chiffre, pour montrer que l’économie de guerre fonctionne » : « Entre 2026 et 2030, désormais, les industries françaises uniquement en matière de munitions pourront absorber 7 milliards d’euros de commandes qui n’ont pas encore été passées, soit pour nous même soit pour de l’export. » Une annonce bienvenue, alors que les Etats-Unis ont suspendu leur soutien militaire à l’Ukraine et se désengagent massivement de la défense européenne. « Jusqu’à présent, nous avions quand même de grosses inquiétudes quant à nos stocks, cela signifie qu’ils ont été renfloués et que nous serions également en capacité de les partager », salue la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret, qui avait interrogé le ministre à ce sujet lors des questions d’actualité au gouvernement de ce 5 mars. « On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver » Si la sénatrice se dit rassurée, elle estime tout de même qu’il faut aller plus loin vers l’économie de guerre. « Nous avons l’obligation de produire beaucoup plus, aucune usine française n’a été réquisitionnée comme c’est le cas en Russie, pour produire des équipements militaires. On ne peut pas dire que nous allons aider les Ukrainiens sans le prouver », souligne la sénatrice. Au niveau européen, des initiatives sont lancées pour renforcer la défense des 27 et s’émanciper des Etats-Unis. La Commission européenne vient d’annoncer un plan de 800 milliards d’euros pour « réarmer l’Union européenne ». Un sommet extraordinaire de soutien à l’Ukraine est également prévu à Bruxelles ce 6 mars.
La présidente du groupe communiste du Sénat reproche au ministre Jean-Noël Barrot d’avoir fait « une caricature » des propos des sénateurs de son groupe. « Nous dénonçons l’attitude de Poutine, qui est responsable de cette guerre », soutient Cécile Cukierman. Mais elle défend « un nouvel ordre mondial qui veut faire la paix dans le monde et non la guerre dans le monde ».
L’Allemagne promet un « bazooka » budgétaire de plusieurs centaines de milliards d’euros pour se réarmer. Pour ce faire, elle annonce sortir de son orthodoxie budgétaire. Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de l’Europe de la défense, espère une « articulation » entre les investissements allemands et européens. Entretien.
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les refus de réadmission de la part de l’Algérie lorsqu’il s’agit de ses ressortissants faisant l’objet d’une mesure d’éloignement. « Nous devons être intransigeants sur la sécurité de nos compatriotes ».
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot et le sénateur communiste Pascal Savoldelli ont eu une altercation ce 5 mars, au sujet du plan européen d'investissement de 800 milliards d'euros dans l'industrie de l'armement.
La semaine dernière, le tribunal administratif a annulé l’autorisation environnementale délivrée à l’A69, entraînant l’arrêt du chantier de l’autoroute. « Ce qui arrive à l’A69 menace tous nos projets de demain », alerte Philippe Tabarot devant les sénateurs. Le ministre affirme travailler à la simplification des procédures.
Adopté au Sénat avec l’appui du gouvernement, l’article 8 ter de la proposition de loi sur le narcotrafic oblige les messageries cryptées comme WhatsApp ou Telegram de permettre aux services de renseignement d’accéder à certains échanges. Alors que le texte arrive en examen à l’Assemblée, la mesure fait l’objet de nombreux amendements de suppression émanant des groupes de gauche, d’Ensemble pour la République et même du RN.
Cinq grands thèmes sont au programme de la concertation sur les retraites, voulue par François Bayrou. Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, va « animer » ces réunions, prévues jusqu’à juin. Il se dit « au service des partenaires sociaux pour les aider ».
L’actualité géopolitique remet une proposition du Sénat sur la table : réorienter une partie du livret A et du livret LDDS vers l’industrie de la défense. Pour le moment, l’exécutif évoque plutôt la création d’un produit d’épargne dédié, alors qu’Emmanuel Macron s’exprimera à 20h.
Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris sont arbitrairement détenus en Iran depuis 2022. À ce jour, le Quai d’Orsay n’a aucune perspective de libération à court ou moyen terme pour ces deux ressortissants français. Entendue ce mercredi 5 mars par le Sénat, la sœur de Cécile alerte sur la dégradation de leur état de santé, notamment celui de Jacques Paris.
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, est venu présenter devant la commission des affaires sociales du Sénat ce 5 mars les conclusions de sa mission flash conduite sur la situation financière du système de retraites. Il a rappelé qu’il fallait trouver 15 milliards d’euros à l’horizon 2035 pour en assurer l’équilibre.
Le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen, a soutenu au Sénat qu’il fallait réfléchir à recréer « une contribution », payée par les habitants, pour garder un « lien » entre les citoyens de la commune et la collectivité.
Invité de notre matinale, l’eurodéputé Renew a défendu un « changement de logiciel » européen sur les questions de défense et de politique étrangère pour exister entre les sphères d’influence des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie. Une intégration européenne plus poussée qui pourrait aller jusqu’à « l’unification continentale. »
Dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger, le Sénat a débattu de l’accord migratoire franco-algérien de 1968. À l’initiative de l’échange, les sénateurs LR dénoncent un accord « totalement déséquilibré ». De son côté, le gouvernement entend le renégocier, pour durcir les conditions de l’immigration familiale au profit d’une immigration plus qualifiée.
« Son père, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle, père de la Constitution, lui transmis les valeurs du gaullisme », a salué le président du Sénat, Gérard Larcher, après l’annonce du décès de Jean-Louis Debré. « Le premier mot qui vient à l’esprit, quand on pense à lui, était républicain », lui rend aussi hommage François Bayrou.
L’ancien président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel s’en est allé cette nuit. Au Sénat, les parlementaires de droite comme de gauche gardent le souvenir d’un grand serviteur de l’Etat et l’une des dernières incarnations du gaullisme.
Données de l’inflation, prévision de croissance, ou encore correction boursière à Wall Street, depuis plusieurs jours une série de signaux négatifs nous proviennent des États-Unis. Quelles peuvent être les conséquences économiques du relèvement des tarifs douaniers, imposé par la Maison Blanche ? Réponses avec l’économiste Bastien Drut.
Après les députés, c’était au tour des sénateurs de s’exprimer sur la situation en Ukraine. François Bayrou a ouvert le débat en revenant sur la suspension de l’aide des Américains à l’Ukraine et sur le changement d’ère « historique » auquel l’Europe se trouve confrontée. Retrouvez les temps forts de ce débat en vidéo.
Depuis février 2022, l’Union européenne a gelé 210 milliards d’euros appartenant à l’État russe. Alors que le débat sur la confiscation de ces avoirs est relancé, le ministre délégué aux Affaires européennes Benjamin Haddad a rejeté l’idée, estimant que cela pourrait créer « un précédent économique ». Pour Public Sénat, Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des questions européennes, revient sur un sujet sensible politiquement.