Pas vraiment au centre de la campagne, l'éducation, pourtant qualifiée de "priorité" par les candidats, tente de se frayer une place dans l...
Des propositions pour l’éducation aux antipodes entre Macron et Le Pen
Pas vraiment au centre de la campagne, l'éducation, pourtant qualifiée de "priorité" par les candidats, tente de se frayer une place dans l...
Par Frédérique PRIS et Andréa GRAELLS
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Publié le
Pas vraiment au centre de la campagne, l'éducation, pourtant qualifiée de "priorité" par les candidats, tente de se frayer une place dans l'entre-deux-tours: le Front national et En Marche! ont détaillé leurs propositions, diamétralement opposées.
Voici un tour d'horizon des principales mesures envisagées par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, expliquées par leurs responsables éducation respectifs. Alain Avello, professeur de philosophie et fondateur du collectif Racine, pour le FN. Fanny Anor, ancienne professeur d'histoire et géographie, et Anousheh Karvar, ex-trésorière de la CFDT, pour En Marche!.
- L'école primaire
Marine Le Pen, accompagnée de deux membres du "Collectif Racine" Valérie Laupies et Alain Avello, à Paris le 12 avril 2013
AFP/Archives
Dans ses 144 engagements, Marine Le Pen veut "réserver la moitié du temps d'enseignement au français, à l'écrit comme à l'oral". Le collectif Racine, proche du Front national, prône 60% du temps d'enseignement dédié au français au CP, avec une décrue progressive dans les classes supérieures. Ce qui signifie une réduction des horaires des autres matières.
La réforme des rythmes scolaires sera "repensée". Pas de détails sur l'éducation prioritaire, sinon qu'il faudra "la repenser en profondeur" et que "nous sommes opposés à toute mesure de discrimination positive", dit Alain Avello.
En Marche! insiste, lui, sur l'éducation prioritaire: des effectifs à 12 par classe en CP et CE1 dans les écoles des réseaux d'éducation prioritaire (REP et REP+) grâce au redéploiement des 5.000 enseignants du dispositif "Plus de maîtres que de classes". Une prime annuelle de 3.000 euros pour les professeurs en REP+ (au primaire et au collège) et trois ans d'ancienneté minimum pour les enseignants en éducation prioritaire.
Pour la réforme des rythmes scolaires, ce sera aux communes et conseils d'école de trancher en 2019 s'ils souhaitent conserver le modèle actuel, garder ou supprimer les activités périscolaires ou revenir à la semaine de quatre jours, propose Emmanuel Macron.
- Le collège et le lycée
Pas de refonte des programmes pour En Marche! et maintien de la deuxième langue étrangère dès la 5ème. La réforme du collège est toilettée avec un retour à son "esprit initial": les 20% d'heures d'enseignement dont les collèges décident de manière autonome peuvent être affectés aux enseignements pluridisciplinaires, aux langues anciennes, aux classes bilangues ou européennes, etc.
Le bac sera réformé: examen pour quatre disciplines en Terminale, contrôle continu pour les autres matières en 1ère et Terminale.
Le FN veut la fin du collège unique et l'apprentissage à partir de 14 ans (en fin de 4ème). Ces élèves pourront revenir dans la voie générale jusqu'à la seconde, précise M. Avello, qui prône des classes prépa dédiées aux bacs professionnels.
Responsable éducation d'En Marche!, Anousheh Karvar, ici la 6 avril 2016 à Paris, a été directrice de cabinet de l'ex-ministre socialiste du travail Myriam el-Khomri
AFP/Archives
En histoire, "promotion du roman national" (engagement 97). Suppression de l'enseignement moral et civique (EMC), "une farce" remplacée par trois heures hebdomadaires de "Civisme et droit" pour expliquer "les symboles et les principes de la République". Le ministère de l'Education créera un Capes de droit. Il devra donc recruter des dizaines de milliers de professeurs, vu le volume horaire dédié à cette matière.
Mais la suppression de la philosophie pour les bacs technologiques, évoquée par M. Avello, ne figure pas dans le projet de Marine Le Pen, a souligné auprès de l'AFP le vice-président du FN Florian Philippot.
- L'université
Le collectif Racine propose une entrée sur dossier à l'université, "en attendant la revalorisation du bac".
Pour Macron, pas de sélection mais instauration de "prérequis". Par exemple, un niveau suffisant en maths si l'on souhaite s'inscrire en fac de maths, avec une remise à niveau pour ceux qui peinent. Création de 100.000 places en licence professionnelle pour les bacs pro.
- La formation des enseignants
Les différences en ce qui concerne l'éducation dans les programmes des candidats qualifiés pour le 2e tour
AFP
Le FN veut une refonte des écoles de formation des enseignants (Espe). Si M. Avello estime qu'il faut supprimer les cours de pédagogie, qui "est un art, pas une science", ce n'est pas au programme de la candidate.
En Marche! veut développer l'alternance dès la licence pour les métiers de l'éducation et mieux intégrer aux enseignements la recherche en éducation. Tous les profs auront trois jours de formation chaque année.
- L'autorité
Pour le FN, il faut "la rétablir", ainsi que "le respect du maître", et "instaurer le port de l'uniforme". "Le maître et l'élève ne sont pas égaux et la transmission du savoir passe par la verticalité", explique Alain Avello. Le collectif Racine propose que les élèves perturbateurs soient placés dans des internats.
Emmanuel Macron veut, lui, "réaffirmer le respect et la sécurité à l'école".
« C’était un petit surdoué, une sale gosse d’une impertinence rare » se souvient Michel Drucker… Chanteur lyrique de formation, devenu imitateur et comique, Thierry Le Luron a marqué par sa brève carrière le paysage culturel et médiatique des années 70 et 80. Tissé d'interviews de ceux qui l’ont connu ou admiré et de larges extraits de sketchs, le documentaire de Jacques Pessis « Le Luron en campagne » diffusé cet été sur Public Sénat montre combien Thierry Le Luron était insolent à une époque où l'humour n’était pas aussi libre qu’on pourrait le penser aujourd’hui.
Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.
Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.
Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…