Gaudin à l’heure des comptes lundi sur sa gestion de Marseille
L'heure des comptes sonne pour Jean-Claude Gaudin: maire (LR) de Marseille depuis un quart de siècle, il met lundi en débat au...

Gaudin à l’heure des comptes lundi sur sa gestion de Marseille

L'heure des comptes sonne pour Jean-Claude Gaudin: maire (LR) de Marseille depuis un quart de siècle, il met lundi en débat au...
Public Sénat

Par Francois BECKER

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L'heure des comptes sonne pour Jean-Claude Gaudin: maire (LR) de Marseille depuis un quart de siècle, il met lundi en débat au conseil municipal un rapport au vitriol de la chambre régionale des comptes sur sa gestion de la deuxième ville de France.

A un peu plus de trois mois des élections municipales, le baron de la droite marseillaise, qui ne se représentera pas, va devoir jouer en défense, sur les aspects les plus contestés d'un bilan assombri par la mort de huit habitants dans l'effondrement de deux immeubles insalubres le 5 novembre 2018.

Le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), que l'AFP a pu consulter, étrille sa gestion de la ville: écoles délabrées, finances publiques dégradées, gestion parfois illégale du personnel ou politique immobilière erratique.

Le maire et sa majorité n'ont pourtant aucune intention de faire de mea culpa et comptent mener la contre-attaque avec pour cible les magistrats financiers: "Nous serons, le maire en premier, particulièrement offensifs et nous avons hâte de juger le juge", a déclaré jeudi à la presse le chef de file des Républicains à la mairie, Yves Moraine.

Il y a dans ce rapport "de très lourdes erreurs, une pauvreté d'analyse rare et des manquements déontologiques sur lesquels nous allons demander des explications aux magistrats", a insisté l'élu, avocat de formation. "J'espère qu'ils vont se lever tôt et avoir les oreilles grandes ouvertes. Même si elles sont à demi-fermées, ils vont nous entendre : on va parler fort !".

Sur le fond, la majorité reproche par exemple à la CRC des critiques qui seraient infondées sur l'état de délabrement des écoles - un dossier sur lequel l'Etat a dû prendre la main en 2016. "De ma vie, je n'ai jamais vu des magistrats étayer une argumentation sur des articles de presse. Ce n'est plus la CRC, c'est le +CDC+, le café du commerce", a ironisé M. Moraine, évoquant un passage du rapport dans lequel la chambre étaie effectivement ses critique en citant un journal.

- "Il va castagner" -

A l'inverse, l'opposition devrait trouver du carburant électoral dans les centaines de pages rédigées par les magistrats, dans une ville "qui a 40 ans de retard", selon le chef de file des socialistes Benoît Payan: Marseille est "bombardée par la Chambre régionale des comptes (dans ce) rapport salé, assaisonné et violent", fruit d'un travail "sérieux et abondant".

Le rapport évoque des dossiers en cours d'instruction par la justice, comme les dépenses de personnel, et des décisions très contestées de la mairie, parmi lesquelles "des marchés passés en méconnaissance totale des règles de la commande publique", mais lève également de nouveaux lièvres, notamment sur des "scandales immobiliers", relève-t-il.

Quant à Jean-Claude Gaudin, 80 ans, ce conseil municipal, l'un de ses tout derniers, ne marque pas l'heure de "l'au revoir", prédit l'élu socialiste. Au contraire, "il va castagner".

Les débats, où le temps de parole ne sera pour une fois pas limité, offriront une tribune aux prétendants à la mairie.

Ce sera par procuration pour des candidats comme l'écologiste Sébastien Barles ou le député LREM Saïd Ahamada, qui ne siègent pas au conseil, ou directement pour le sénateur et élu municipal RN Stéphane Ravier, qui explique à l'AFP vouloir prendre la parole pour "un grand moment de vérité après tant d'années de mensonges".

L'exercice s'annonce bien plus délicat pour deux autres candidats, qui se disputent l'investiture des Républicains: la présidente de la métropole Martine Vassal et le sénateur Bruno Gilles. Tous deux membres de la majorité municipale depuis plus de 15 ans, ils se retrouvent en position d'équilibristes, cherchant à se démarquer de l'héritage de Jean-Claude Gaudin, sans se fâcher irrémédiablement avec le patriarche de la droite locale.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Gaudin à l’heure des comptes lundi sur sa gestion de Marseille
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le