Présidentielle : Les Républicains gardent l’espoir d’une candidature unique de la droite et du centre

Présidentielle : Les Républicains gardent l’espoir d’une candidature unique de la droite et du centre

Les différents prétendants à la présidentielle, à droite, se sont réunis pour la première fois depuis les très bons scores des Républicains aux élections régionales et départementales. Tous s’accordent sur la nécessité de désigner un candidat unique d’ici novembre. Si cela ne se fait pas naturellement, une primaire sera mise en place en dernier recours. Mais Xavier Bertrand, grand absent de cette réunion, n’en veut pas. Les cadres du parti espèrent toujours le convaincre.
Public Sénat

Par Audrey Vuetaz

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« Je vois ça comme une première démonstration d’unité. » Bruno Retailleau affiche son positivisme face aux journalistes. Le président du groupe « Les Républicains » au Sénat et candidat susceptible de se présenter à l’élection présidentielle s’engouffre ensuite dans le Krimpton Saint-Honoré, un luxueux hôtel parisien… un « terrain neutre » pour discuter, d’après des cadres du parti.

Les échanges, à l’abri des caméras, dureront deux heures… en toute amitié selon les participants. Autour de la table, Bruno Retailleau donc, Michel Barnier, l’ancien négociateur du Brexit, Valérie Pécresse, qui n’est plus membre des Républicains, le professeur Philippe Juvin ainsi que Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Face à eux, trois sages du parti, Gérard Larcher le président du Sénat, Christian Jacob le chef des LR et Jean Leonetti, le « Monsieur primaire ».

Ils sont tous là… sauf un, Xavier Bertrand, candidat déclaré à la Présidentielle, qui viendra devant les sages, mais demain. La « démonstration d’unité » a déjà du plomb dans l’aile. Autre coup de canif à l’unité souhaitée : à la sortie de la réunion, la photo de famille à lieu sans journaliste. Les différents candidats prennent ensuite rapidement des directions différentes, laissant le soin aux trois sages d’assurer le service après-vente des échanges.

Une primaire avant novembre, en tout dernier recours

Gérard Larcher espère fortement que les différents candidats parviendront à « prendre leurs responsabilités » et à se mettre d’accord avant la rentrée autour d’une seule personnalité. « C’est impératif pour gagner. Cela permettra aux Français d’avoir le choix entre les deux tours et de ne pas se voir imposer un duel Macron-Le Pen ». Pour cela il promet de travailler de toutes ses forces au rassemblement (voir la vidéo ci-dessus).

Christian Jacob: "Nous sommes la seule force d'alternance crédible"
01:25

 

Christian Jacob reste aussi très optimiste « vous savez, nous ne sommes qu’en juillet, et Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Fillon, n’ont été désignés qu’en novembre », Xavier Bertrand n’est certes pas là, mais d’après Jean Leonetti : « il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Et les « non » en politique ne sont jamais définitifs. »

Ils y croient encore, mais comme il faut parer à toute éventualité, le cas d’une « absence de candidature consensuelle » a été discuté et les participants ont acté un calendrier identique à celui annoncé précédemment en Bureau politique.

Une enquête réalisée par l’IFOP démarrera le 30 août. Puis le 25 septembre, les modalités d’une primaire ou d’un autre processus de départage seront actés au congrès des Républicains. Pour l’instant les statuts du parti imposent une primaire, il faudra donc un vote pour en décider autrement.

Si primaire il y avait finalement, elle aura lieu avant le mois de novembre et elle sera ouverte aux militants et aux sympathisants de la droite et du centre. Pour y participer, chaque candidat devra avoir obtenu le parrainage d’au moins 250 élus, la moitié de ce qui est demandé pour la présidentielle. Une fois le candidat désigné, tous les participants de la réunion se sont engagés à travailler en équipe avec et derrière lui.

 

Le cas Xavier Bertrand

Le président des Hauts-de-France est actuellement en tête à droite dans les sondages. S’il refuse toute idée de primaire, les sages du parti espèrent renouer le dialogue avec lui cet été. Jean Leonetti, se dit d’ailleurs déçu de son absence à la réunion du jour. « S’il était venu, il aurait au moins pu évoquer ses réticences au principe de la primaire. Cela aurait été mieux pour nous mais aussi pour lui. On aurait pu montrer ensemble que l’on peut être encore plus collectif. »

Jean Leonetti : "Il faut un départage de rassemblement"
08:30

Comme une démonstration de force, polie, il ajoute enfin « Malgré son talent et sa détermination, Xavier Bertrand ne pourra pas gagner seul. Il sait qu’il doit rassembler s’il veut l’emporter. » Des mots qu’il lui redira sans doute demain, lors d’une réunion informelle.

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