Grottes de Lascaux - Pour la découverte "il y a un côté un peu chasse au trésor" : Jean-Paul Demoule
Ce 12 septembre 1940, le jeune Marcel Ravidat ne pensait sûrement pas faire une telle découverte. A la poursuite de son chien réfugié dans un terrier, il tombe sur une cavité dans la colline de Lascaux. Devant leurs yeux ébahis, surgissent alors de nombreuses peintures rupestres créées 20 000 ans auparavant. Un véritable bijou considéré comme la « chapelle Sixtine de la préhistoire ».
Un lieu massacré pour le tourisme
Après la Seconde Guerre mondiale, la grotte est ouverte au public, avec toutes les conséquences désastreuses que cela engendre. « Cela a été un massacre, dans la mesure où on a voulu l’aménager pour le tourisme : on a creusé sur plus d’un mètre, perturbé l’hydrométrie, vidé les petits lacs », rappelle Jean-Paul Demoule, archéologue et historien français. A l’époque, chacun peut crapahuter dans la grotte comme bon lui semble et même toucher les peintures, comme le montre cette archive de 1948. La prise de conscience de la fragilité de ces « archives de la préhistoire » survient en 1950, lorsqu’apparaissent des moisissures sur les murs.
Une première copie ouverte en 1983
La grotte est finalement fermée en 1963, avant qu’une première copie ne soit ouverte aux curieux dans les années 1980. Lascaux 4, la nouvelle réplique grandeur nature qui vient d’être inaugurée, est bien plus sophistiquée que les précédentes. Une solution qui permet de préserver le tourisme, et le « devoir citoyen de l’archéologue de montrer la grotte au plus grand nombre ».