Le Parlement a donné jeudi son feu vert définitif au projet de loi changeant les règles d'accès à l'université, dont Parcoursup déjà lancé, que...
Accès à l’université: feu vert du Parlement, la gauche et des syndicats critiques
Le Parlement a donné jeudi son feu vert définitif au projet de loi changeant les règles d'accès à l'université, dont Parcoursup déjà lancé, que...
Par Isabelle CORTES et Charlotte HILL, avec Jean-Louis PREVOST au Sénat
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le Parlement a donné jeudi son feu vert définitif au projet de loi changeant les règles d'accès à l'université, dont Parcoursup déjà lancé, que la majorité vante comme un progrès alors que la gauche dénonce une sélection et que le premier syndicat étudiant se fâche.
Dans la matinée, par 49 voix contre 13, l'Assemblée nationale a donné son ultime feu vert au projet de loi sur l'"orientation et la réussite des étudiants", qui vise notamment à supprimer le tirage au sort et réduire le taux d'échec en première année de fac, dans la version de compromis trouvée entre députés et sénateurs il y a deux jours.
Dans l'après-midi, le Sénat a mis le point final à l'examen du texte en le votant par 250 voix (droite, LREM et RDSE, à majorité radicale) contre 93 (PS et CRCE, à majorité communiste).
Traduction du plan étudiant présenté en octobre, la réforme prévoit entre autres la fin du tirage au sort dans les filières en tension et le rattachement des étudiants au régime général de la Sécurité sociale. Chaque université traitera la demande d'inscription de manière personnalisée et répondra au vu des "attendus", compétences et connaissances requises pour être admis dans la filière souhaitée.
Pour la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, le nouveau système a "pour épine dorsale" la volonté "d'accompagner plus de lycéens et d'étudiants vers l'enseignement supérieur et la réussite".
Saluant "la fin de la sélection par l'échec", les députés LREM-MoDem ont apporté leurs suffrages, comme les UDI-Agir-Indépendants. LR, qui avait voté contre en première lecture, s'est abstenu après les modifications obtenues par les sénateurs, regrettant une réforme "timide" et un mot sélection "resté tabou".
Jusqu'au bout, socialistes, communistes et Insoumis ont rejeté "cette nouvelle sélection qui ne dit pas son nom" (George Pau-Langevin, Nouvelle Gauche) et une réforme "idéologique" (Marie-George Buffet, PCF).
"Un vrai rendez-vous manqué", a jugé la sénatrice PS Sylvie Robert, tandis que, pour son collègue CRCE Pierre Ouzoulias, on avance "vers un système libéral où ce sont les universités qui choisissent leurs étudiants".
- "Aux oubliettes" -
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal quittant l'Elysée le 8 décembre 2017 à Paris
AFP/Archives
Alors que les inscriptions sont ouvertes depuis le 22 janvier sur Parcoursup, qui remplace la plateforme APB décriée l'été dernier, le nouveau système alimente des inquiétudes, y compris de certains partisans, et un afflux dans les cabinets privés de conseil en orientation.
Si elle n'a cessé de marteler que chaque lycéen recevra "une proposition" à l'issue de Parcoursup, la ministre et ancienne présidente d'université a reconnu récemment qu'il fallait "un grand travail de pédagogie", entre autres pour expliquer "les 13.000 formations".
Le parcours parlementaire a été ponctué de deux mobilisations syndicales sans grand élan notamment contre Parcoursup, vu par l'intersyndicale comme un moyen de "sélectionner, décourager un certain nombre de lycéens".
Mais la Fage, le premier syndicat étudiant, jusqu'alors soutien du projet de loi, a affirmé jeudi ne plus pouvoir s'associer à un texte "vidé de sa substance" par le compromis députés-sénateurs. L'organisation a demandé à la ministre des "garanties concrètes et tangibles" sur un nombre de places à l'université conditionnées par le nombre de candidatures et non des critères d'insertion professionnelle.
La Fage sera reçue lundi par la ministre.
Se voulant rassurante, Frédérique Vidal a notamment assuré jeudi que "rien dans le projet de loi" n'autorise "que soit conduite une politique malthusienne de réduction des capacités d'accueil sous quelque prétexte (que ce soit)".
Lancé dans une course pour appliquer sa réforme, le gouvernement a pris le décret pour lancer la plateforme avant que la loi soit adoptée. Une méthode "contraire à la loi" qui "inverse la hiérarchie des normes", pour les sénateurs communistes, qui ont fait un recours devant le Conseil d'Etat.
La gauche envisage désormais un recours commun au Conseil constitutionnel.
La France insoumise espère aussi, selon la formule d'Eric Coquerel, que "les jeunes sauront faire en sorte" que ce texte, instaurant "une frontière sociale pour des centaines de milliers" d'entre eux, ira "aux oubliettes de l'Histoire". LFI et Jean-Luc Mélenchon tentent d'"instrumentaliser la jeunesse" en encourageant des mobilisations, a critiqué ces dernières semaines le rapporteur LREM, ex-PS, Gabriel Attal, pour lequel ces détracteurs n'ont "pas proposé une seule alternative".
Invité de la matinale de Public Sénat, Éric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et député insoumis de Seine-Saint-Denis s’étonne de positions défendues par les socialistes dans les débats budgétaires. Ce dernier alerte également sur les risques de dépasser les délais constitutionnels d’examen du budget.
Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.
C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.
Alors que le budget prévoit déjà la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans le primaire et le secondaire, le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat propose de porter cette baisse à 8.000, afin de coller à la démographie, avec 109.000 élèves de moins cette année.