Confinement du Pas-de-Calais : « On ne nous a pas laissé le choix », dénoncent les élus

Confinement du Pas-de-Calais : « On ne nous a pas laissé le choix », dénoncent les élus

Les sénateurs du Pas-de-Calais dénoncent une situation sanitaire « gravissime » et font part de leur colère, dans l’attente des annonces de Jean Castex. Le Premier ministre devrait officialiser, ce soir, un confinement du département le week-end.
Public Sénat

Par Hugo Lemonier

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« Que vouliez-vous faire d’autre ? », demande, désabusée, la sénatrice de l’Union centriste Catherine Fournier. Le Pas-de-Calais devrait être confiné le week-end, à l’issue de la conférence de presse de Jean Castex, ce jeudi soir.

« Les maires ont été mis devant le fait accompli », estime Catherine Fournier. « Au vu du nombre de contamination dans le département [400 cas pour 100 000 habitants, soit près du double de la moyenne nationale, ndlr], nous n’avions pas d’autres alternatives. »

« Nous n’avons pas le choix », résume la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly. Quelques indicateurs suffisent à prendre la mesure de la flambée épidémique dans le département. Environ 95 % des lits de réanimation sont occupés. Le variant britannique serait désormais responsable de 2/3 des contaminations enregistrées dans le Pas-de-Calais. « La situation est gravissime, nous sommes au pied du mur », constate l’élue de gauche.

Chez les élus du Pas-de-Calais, la colère prend cependant le pas sur la résignation. « Sans vaccin, nous ne sortirons jamais du confinement », alerte la sénatrice Catherine Fournier. « On ne demande pas à être privilégiés, mais simplement en pris en compte ! »

Environ 3,5 % des habitants du département ont reçu leurs premières doses de vaccins. Un taux de vaccination plus faible que la moyenne nationale, 4,68 % des Français ont reçu au moins une dose de vaccin, selon le site CovidTracker.

Depuis le début de la campagne de vaccination, les maires du département alertent les autorités sur le manque de doses. Toutes les semaines, les élus s’en entretiennent avec le préfet, témoigne le sénateur LR Jean-François Rapin : « Nous avons dû fermer des centres en raison des ruptures de stock. Je suis bien placé pour le savoir, mon propre père est un médecin à la retraite et s’est porté volontaire pour vacciner. Il a dû arrêter car nous n’avions plus de doses à disposition », raconte-t-il.

Le parlementaire a fait remettre, ce mercredi, lors de la séance de questions au gouvernement, une lettre à Jean Castex : « J’ai vu le Premier ministre la lire… Il avait l’air agacé », glisse Jean-François Rapin. Dans ce courrier, que Public Sénat a pu consulter, le sénateur critique la pénurie de vaccins : « C’est inacceptable ! », écrit l’élu.

« Le Pas-de-Calais acceptera les mesures resserrées qui vont être proposées car elles sont la seule voie de recours pour lutter contre la flambée virale », poursuit le sénateur dans sa lettre. « Mais c’est essentiel, nous ne pouvons qu’exiger une arrivée massive de vaccins pour ouvrir plus de centres. »

L’ensemble des élus locaux auraient consenti à un confinement le week-end, selon l’ensemble des parlementaires du Pas-de-Calais interviewés par Public Sénat. Un maire fait exception à cette règle. L’édile du Touquet, Daniel Fasquelle (LR), a dénoncé un « deux poids deux mesures » sur Franceinfo : « Il y a même des départements où il y a exactement le même taux d’incidence et on décide à Paris de ne pas confiner, parce que ce ne serait pas supporté par les Franciliens. Par contre dans le Pas-de-Calais, on ne nous demande pas notre avis, on nous impose le confinement. »

D’après les premiers éléments qui ont fuité dans la presse, l’Ile-de-France, ainsi que les Bouches-du-Rhône notamment, échapperaient à un confinement le week-end.

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