Européennes: Loiseau et Canfin défendent leurs propositions écologiques

Européennes: Loiseau et Canfin défendent leurs propositions écologiques

Face aux accusations d'opportunisme, Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les européennes, et Pascal Canfin, numéro deux,...
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Face aux accusations d'opportunisme, Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les européennes, et Pascal Canfin, numéro deux, ont défendu jeudi les propositions écologiques au coeur de leur programme, faisant valoir l'action d'Emmanuel Macron en la matière.

"Le gouvernement a déjà fait beaucoup sur l'écologie sur le plan national", a assuré Mme Loiseau sur France 2, au lendemain de la diffusion du programme de la liste macroniste, qui place la transition écologique en première position de ses propositions.

"L'arrêt de l'exploitation des hydrocarbures, il n'y a qu'en France qu'on l'a fait, il faut que toute l'Europe le fasse; l'annonce de la fermeture des centrales à charbon, la France l'a fait, il faut que toute l'Europe le fasse", a-t-elle argumenté.

"Si aujourd'hui en France, les émissions de CO2 baissent, tant mieux, mais si elles ne baissent pas en Allemagne, on a tous collectivement un problème", a-t-elle poursuivi, en jugeant qu'"on ne fait pas l'écologie dans un seul pays" mais qu'il faut au contraire "réunir tout le monde, notamment au niveau européen, pour que ce soit efficace".

"L'Union européenne, nous lui demandons de se concentrer sur cette urgence écologique, pas dans une écologie punitive, de repli ou de sectarisme, mais qui doit permettre aussi d'avoir de la croissance, des emplois", a-t-elle insisté.

Dans son programme diffusé mercredi, la liste LREM-MoDem propose en particulier l'investissement par l'UE d'"au moins 1.000 milliards dans la transition écologique" d'ici 2024, la création d'une Banque du climat pour orienter l’épargne européenne vers la croissance verte, la taxation du carbone des produits importés en Europe et la sortie de "tous les hydrocarbures d’ici 2050".

- "Faux procès" -

Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes, a jugé "pas sérieux" ce positionnement écologique de LREM et Emmanuel Macron. Sur France Bleu Nord, il a opposé à ces "promesses" pour les élections européennes du 26 mai les oublis "en permanence" du chef de l'Etat sur ce sujet, lors de ses "conférences de presse".

"Je suis stupéfait par autant d'ambiguïté et de cynisme. On nous promet une banque du climat. C'est très bien, ça fait deux ans qu'on porte cette idée avec Jean Jouzel et Anne Hessel, mais jamais depuis deux ans, ni Emmanuel Macron, ni Nathalie Loiseau n'ont porté ce projet sur la table des négociations à Bruxelles", a de son côté réagi Pierre Larrouturou, candidat de la liste PS-Place publique, dans une vidéo postée sur Twitter.

"Jamais on n'en a parlé depuis deux ans, mais tout à coup, à deux semaines des élections, on découvre ce projet", a insisté M. Larrouturou, qui porte depuis plusieurs années l'idée d'un "Pacte Finance-climat" et d'une "banque du climat".

Chez Les Républicains, la tête de liste François-Xavier Bellamy a accusé LREM de "faire de la politique avec du marketing" et s'est interrogé sur le financement de ces 1.000 milliards, sur Radio Classique. Le numéro un de la liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé sur LCI une "surenchère écologique".

"Faux procès", a répondu Pascal Canfin, n°2 de la liste LREM: Emmanuel Macron a été "le premier chef d'Etat à dire que le climat, c'est plus important que le commerce", en étant "le premier au monde à refuser d'ouvrir des négociations avec les Etats-Unis de Donald Trump", qui ont quitté l'accord de Paris sur le climat, a-t-il argumenté sur RTL.

A cet égard, Mme Loiseau a réaffirmé qu'"en tant que parlementaire européenne, (elle) ne ratifiera(it) aucun accord de libre-échange avec les Etats-Unis" sortis de cet accord.

Les 1.000 milliards d'euros à investir "sur cinq ans" correspondent aux calculs de "la Commission européenne (qui) a évalué le manque d'investissements dans la transition écologique à 200 milliards d'euros par an", a aussi précisé M. Canfin, pour qui il faut agir contre la "dette climatique", tout en réduisant "la dette financière".

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