Le Sénat a donné son feu vert mardi à une réforme du statut d'autonomie de la Polynésie qui reconnaît le rôle joué par ce territoire dans le...
Feu vert unanime du Sénat à une réforme du statut de la Polynésie
Le Sénat a donné son feu vert mardi à une réforme du statut d'autonomie de la Polynésie qui reconnaît le rôle joué par ce territoire dans le...
Par Véronique MARTINACHE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Le Sénat a donné son feu vert mardi à une réforme du statut d'autonomie de la Polynésie qui reconnaît le rôle joué par ce territoire dans le développement de la capacité de dissuasion nucléaire française, une mesure de portée essentiellement symbolique mais très attendue.
Le projet de loi organique modifiant le statut de cette collectivité d'outre-mer a été adopté en première lecture à l'unanimité, lors d'un vote solennel, par 343 voix. Dans la foulée, le Sénat a également adopté à main levée un second texte, portant "diverses dispositions institutionnelles" en Polynésie.
Les deux textes doivent encore être adoptés par l'Assemblée nationale.
Le rapporteur de la commission des Lois du Sénat, Mathieu Darnaud (LR), a salué le travail de concertation réalisé "afin que la navette parlementaire soit aussi consensuelle que rapide". Cela "sans avoir immolé les nécessaires réformes sur l'autel du compromis".
"L'unanimité démontre que les deux textes sont de grande qualité", a estimé pour sa part la ministre des Outre-mer Annick Girardin, soulignant qu'ils "marquent un renouveau des relations entre l'Etat et la Polynésie française".
Définie par son statut comme "un pays d'outre-mer au sein de la République", la Polynésie française, composée de 118 îles dispersées dans l'Océan Pacifique, dispose d'une large autonomie. Ses institutions s'apparentent à celles d'un régime parlementaire: une Assemblée territoriale élue au suffrage universel qui adopte des "lois du pays", un gouvernement et un président, actuellement Édouard Fritch.
Le président de la Polynesie, Edouard Fritch, à Paris 15 juin 2018
AFP/Archives
Surtout, son histoire récente a été marquée par trente années d'expérimentations nucléaires - de 1966 à 1996 - sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. 193 essais nucléaires qui ont eu des effets sur la santé et l'environnement des populations.
La mesure phare du projet de loi organique confirme, dans son article premier, "la reconnaissance de la contribution de la Polynésie française à la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation" et rappelle que les conséquences "doivent être prises en compte dans tous les domaines".
- "Toilettage" -
Cette reconnaissance est "profondément symbolique et largement méritée, pour ne pas dire légitime", a déclaré la sénatrice de Polynésie Lana Tetuanui (centriste).
"C'est l'honneur d'un grand pays comme la France de considérer avec dignité ceux qui ont eu à subir les conséquences des essais dans leur chair", a affirmé M. Darnaud.
Pour M. Fritch, la réforme du statut vise d'abord à "calmer la population" et l'opinion internationale sur la reconnaissance du "fait nucléaire".
"Aujourd'hui, je peux assurer que l'Etat français exercera toutes ses compétences pour venir au secours des vétérans qui ont servi à Mururoa et Fangataufa, et de la population, et qu'il veillera aussi aux difficultés que nous avons sur le plan environnemental et pour la reconversion de l'économie polynésienne", avait-il déclaré la semaine dernière à Paris.
Carte des essais nucléaires français dans le Pacifique Sud entre 1966 et 1996
AFP
Les textes visent également à moderniser le statut de la Polynésie adopté en 2004 et déjà réformé à deux reprises en 2007 et 2011, et la législation applicable sur le territoire. "Un toilettage" pour la ministre, "une série d'ajustements nécessaires à la bonne marche des administrations locales", pour le rapporteur.
Ils prévoient par exemple d'encourager la coopération entre les communes et la collectivité de la Polynésie française, notamment pour le recouvrement des impôts locaux et l'exercice concomitant de certaines compétences (politique de la ville, protection et mise en valeur de l'environnement, etc.).
Les modalités de renouvellement de l'Assemblée de la Polynésie sont précisées afin d'assurer la stabilité des institutions.
Est également pris en compte le règlement des difficultés foncières et des indivisions successorales.
Pour le groupe CRCE (à majorité communiste), la sénatrice écologiste Esther Benbassa a toutefois regretté que ces textes "présentent des manques", citant une indemnisation des victimes "pas pleinement satisfaisante" et des "lacunes" sur le plan environnemental.
Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi plusieurs articles clés de la proposition de loi de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs, adoptée mi-mai par le Parlement, dont celui visant à ne plus appliquer l’atténuation des peines pour les mineurs.
Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…
Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.
Les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ont été adoptées, à l’unanimité, ce jeudi au Sénat. Le texte prévoit notamment l’obligation de formation des étudiants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme tout au long de leur parcours d’enseignement.